En prélude à la marche interdite de l’opposition, histoire de galvaniser la troupe des frondeurs, le Président du Mouvement pour un destin commun (Modec), le prétendu démocrate Konimba Sidibé, qui n’hésite pas à appeler à la violence politique, a publié un message sur sa page Facebook qui choque toute conscience républicaine. Une véritable apologie de la violence contre les institutions démocratiques…
Essoufflé, paniqué et en perte de sensation politique, Konimba Sidibé est un politique en disgrâce. Il ne sait plus où donner de la tête après avoir perdu toute référence politique qu’on lui connait jadis et dont il a contribué à dilapider à coup d’errance et d’invectives malveillantes. Brutalement sorti du gouvernement après de piètres résultats engrangés dans le domaine de l’investissement privé en direction du pays, cet homme politique, atteint du syndrome de l’égocentrisme, n’arrive pas à faire son mea-culpa dans la gestion approximative des affaires publiques. Il a plutôt trouvé refuge dans l’opposition. Non pas par conviction, mais pour ruminer une tenace rancœur politique. Jusqu’où ira-t-il dans la démesure contre ses anciens alliés politiques qu’il tient aujourd’hui comme des ennemis à abattre ?
Connu du grand public pendant la transition démocratique dans les années 90, à travers le très fameux ministère «Kokadjè», et puis, récemment, avec le ministère de l’Investissement privé, sous le régime IBK, Konimba Sidibé est un homme politique atypique qui a du mal à tisser son propre étoile dans le champ politique national. Plutôt craint pour ses excès égocentriques que respecté comme un clairvoyant homme politique, il est devenu méconnaissable.
Si dans un passé récent il forçait l’admiration par son franc-parler (au cours de son passage à l’Assemblée nationale), le président du Modec est en passe de dilapider tout ce crédit par son manque de vision politique qui le contraint aujourd’hui à la démesure verbale contre ses anciens alliés. Un trait politique marqué par des compromissions et des coups-bas répétitifs et prolongés, qui enlèvent à l’homme toute respectabilité politique aux yeux du citoyen lambda. Il n’est donc pas exagéré de dire que Konimba Sidibé déçoit de plus en plus par sa propension à ne voir les choses qu’à sa seule dimension.
Jugez-en vous-mêmes :« Vous êtes en colère contre la gouvernance du pays ? Sortez massivement le manifester demain samedi 08 décembre et chasser les fossoyeurs du peuple malien du pouvoir». C’est en ces termes, aussi grotesques et malveillants, que l’homme incite à un soulèvement populaire qui, de ses vœux, doit aboutir à un chaos.
Le hic chez cet amateur de la politique fiction, c’est qu’il n’y a pas longtemps, lorsqu’il était dans la bonne grâce de l’Etat, il faisait partie des laudateurs de l’homme de Koulouba, à qui il avait tressé des lauriers de toutes sortes. Ah trahison politique, quand tu nous tiens ! Sa sortie du gouvernement a dû lui laisser un amer goût, d’où sa posture actuelle à vilipender l’homme qui avait hier encore tout son respect et son admiration. Voilà, c’est cette image désinvolte de l’homme politique enragé que les Maliens gardent de lui. On comprend alors que ce n’est pas pour lui que les Maliens vont grossir les rangs de la contestation, sachant bien qu’il n’agit que par égocentrisme débridé. Comme un véritable chasseur de primes, lors de son passage dans le gouvernement, au premier quinquennat du régime en place, Konimba Sidibé a passé le plus clair de son temps à faire les éloges du Président IBK, plutôt que de s’atteler à réussir une mission stratégique à lui confiée.
Eh bien ! Dès lors qu’il a été débarqué du gouvernement pour insuffisance de résultats, le même homme est devenu le principal pourfendeur de son ancien mentor. Il le fait sans vergogne au risque de choquer toute conscience civilisée, imbibée des valeurs ancestrales de droiture morale. En effet, après son limogeage du gouvernement, il a commencé à se dédire, à s’attaquer avec véhémence à la gouvernance dont il est comptable. On dirait qu’il est rongé par la haine qu’il porte en lui-même et qui l’empêche de s’élever au-dessus de la mesquinerie politique et de la bassesse morale.
En tout cas, son acharnement contre son maître d’hier semble être compris par les Maliens comme le reflet d’une disgrâce politique qui ne fait que commencer pour lui. Les commentaires des internautes sur sa publication haineuse et grossière en font du reste foi.
Oumar KONATE
Source: La Preuve