Des déclarations du président Ibrahim Boubacar KEITA jurent avec le processus d’apaisement du climat politique en cours depuis quelques mois. Malgré cette dynamique, IBK n’a pas hésité, mercredi dernier, lors du conseil des ministres inaugural du gouvernement, de critiquer encore Soumaïla Cissé, consécutive à la sortie de ce dernier sur de RFI sur la situation politique du Mali.
Décidément, on n’en finit pas. Le président de la République peine à intégrer la notion d’apaisement politique dans ses discours et allocutions. Ses discours trahissent très souvent ses actions. Son allocution du mercredi 8 mai dernier lors du conseil des ministres en est une illustration. Ce jour, IBK, en présence des membres du gouvernement, n’a pas manqué de s’en prendre encore à Soumaïla Cissé, son véritable adversaire politique.
« Il est temps de continuer en avant, pour un Mali qui renaît », affirme le président IBK pour essayer de couper court aux déclarations de Cissé, tenues sur RFI (Ndlr le mercredi 8 mai dans la matinée), selon lesquelles le pays est confronté à de sérieux problèmes.
Toujours dans sa réplique, le chef de l’Etat poursuit et ajoute que le temps de l’élection « présidentielle est bien derrière nous. Le chef de l’Etat a été élu, et confortablement élu ! Je ne me sens pas un président clandestin ou un président en difficulté ou honteux ».
Selon des observateurs politiques du pays, les récentes rencontres entre IBK et Soumi pour la création des conditions d’un dialogue politique inclusif devraient clore le débat sur l’élection présidentielle de juillet 2018. Car, en acceptant d’être reçu à Koulouba par IBK, Soumaïla Cissé se soumet de ce fait aux résultats officiels donnés par des organes de l’Etat.
En ce moment, le président IBK, conformément à sa volonté exprimée d’aller à l’apaisement du climat politique, devait faire profil bas sur cette élection. Au moins pour la cohérence entre ses actes et ses discours qui se contredisent dans bien de circonstances.
Puis, sans faire un aveu sur la situation politique et sécuritaire du pays comme décriée par Soumaïla Cissé, IBK reconnaît tout de même des difficultés qui assaillent le pays et la démocratie. « (…) Je l’assume avec humilité en sachant que ce pays est fragile, que nos pays sont fragiles, toute démocratie qui se respecte doit savoir qu’elle est en transition dans l’Afrique nouvelle ».
En outre, IBK a fait allusion au gouvernement de large ouverture mis en place le dimanche 5 mai, sous la direction du Premier ministre Boubou Cissé. Si le chef de file de l’opposition estime que la part de l’opposition est insignifiant dans ce gouvernement (deux sur 38 ministres); le chef de l’Etat pense autrement : « Les démarches, les modes de faire doivent être conformes chaque fois à l’attente des gens, l’écoute du peuple pour que les démarches soient mieux assurées, mieux ajustées et que tout le monde soit au même niveau de compréhension, d’appropriation et pour qu’on avance ensemble, cela également est une tâche essentielle ».
De même, pour IBK, la situation dans laquelle le pays se trouve n’est pas propre seulement au Mali. Il estime que c’est un phénomène général en Afrique.
Au-delà de ces éléments, IBK a saisi l’occasion pour donner ses orientations et définir sa feuille de route au gouvernement de Boubou Cissé.
Hamadoun MAIGA
Source: Azalaï-Express