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Anthologie de la révolution pacifique au Mali

ORDO AB CHAOS, UNE CONSPIRATION CONTRE LA RÉPUBLIQUE DU MALI, l’analyse rétrospective.

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Le Mali serait aujourd’hui  confrontée à une dangereuse conspiration nationale et internationale,  si  le référendum de la révision constitutionnelle bénéficierait d’un plébiscite du peuple malien. Les multiples manœuvres malhabiles du pouvoir pour imposer le oui, sont systématiquement déjouées par le collectif des patriotes < ANTE ABANA>, qui lutte inlassablement pour l’éveil de la conscience populaire sur les risques de perte de la souveraineté du Mali.

La sonnette d’alarme vient d’être donnée par le refus de la Coordination des Mouvements de l’Azawad CMA, d’admettre à plusieurs reprises, le retour de l’administration de l’ETAT du MALI à Kidal, la dernière en date étant le 20 Juillet 2017, en violation flagrante des accords d’Alger. Après tant de mépris de l’état malien par la CMA, on a le droit de se poser la question sur les raisons qui font que, la communauté internationale et certains partenaires du MALI continuent à accorder un crédit politique et, une raison d’être à une organisation terroriste.

Par ailleurs les tentatives d’intimidation, de procès d’intention arbitraires, et d’assassinat des opposants à la révision constitutionnelle, sont de nature à durcir les positions des différents protagonistes et conduire à une escalade de la violence. Les manifestations  des deux camps < du OUI et du NON > à la révision constitutionnelle, ont été jusque-là pacifiques, à l’avantage d’un Etat qui se croit encore démocratique, respectueux des droits de la libre expression et d’association.

Parlant de la liberté de la presse, les infractions sont de plus en plus accablantes et inquiétantes. La disparition sans trace du journaliste B. Toure’, la condamnation du rédacteur du journal <LE SPHINX>, la tentative d’assassinat du chroniqueur de Madou Ka Journal, la forte pression de la censure sur les publications, et l’annonce du verdict de condamnation pour délit d’opinion du leader des Comités de défense de la République CDR, RASBATH, l’obstination de la radiotélévision nationale de diffuser les méga-manifestations contre la révision constitutionnelle, sont des preuves palpables, d’atteinte aux droits humains, à la liberté d’expression et à la démocratie. Les patriotes partisans du NON, n’ont pas reculé devant toutes ces menaces grossièrement  orchestrées contre eux.

Le discours des partisans de la révision constitutionnelle, est resté invariablement catonné sur l’appui à la personne du chef de l’état, et non sur l’ultime nécessité de sortir le pays de la galère ambiante , de la pauvreté, de la corruption, des détournements massifs des deniers publiques, des abus du système judiciaire, de la désuétude des services socio-sanitaires, de l’incompatibilité du système éducatif, le chômage des jeunes, de l’impunité de la classe politique dirigeante, de l’insécurité généralisée, de la désertion de l’Etat des régions de centre et du nord, et des effets néfastes des accords d’Alger sur l’avenir du Mali etc.

Les leaders religieux qui, en temps de crise sociale et de précarité sécuritaire, se sont toujours  prononcés en faveur de la paix, de la cohésion nationale et des vertus spirituelles de l’islam < tawassum, tadabbur et tafakkur> ont observé un silence complice, sur les contradictions majeures soulevées par la révision constitutionnelle. Le peuple malien a su malgré tout conserver sa mémoire collective de cohésion, et ne peut être accusé d’atteinte d’une amnésie  précoce, et de complexe idéologique. Il se souvient encore qu’en Septembre 2013, ce sont les slogans nationalistes autour de ces maux, qui ont valus au RPM la confiance du peuple malien, et le choix de son candidat aux  élections présidentielles.

Les autorités maliennes sont en phase de démontrer les preuves, qu’elles assument les promesses tenues pendant la conférence de presse du G5 Sahel, en présence des Chefs d’Etats de la France, du Tchad, de la Mauritanie, du Niger , du Burkina Faso et du Mali ; de prendre en charge le sort des opposants à la révision constitutionnelle. Elles se sont assumées, sans  mesurer la portée et les conséquences de cet engagement, sur la démocratie, le droit à la libre expression, et l’honneur du peuple malien.

Elles ont ignoré de manière ostentatoire les valeurs sacro-saintes de la société dont elles sont issues et qui leur a donnée mandat de représentation. Comment peut- on admettre, qu’en face des medias nationaux et internationaux, qu’elles brillent d’un tel ostracisme politique. L’exhibition de l’excès de triomphalisme, et  de l’inexpérience politique des relations franco-africaines n‘ont laissé aucun participant indifférent. Les hommes de la presse ont dû faire une belle moisson des propos tenus ce jour.  Il convient de retenir, que certains intervenants, ont sous-entendu implicitement que, l’ordre social démocratique mondial est strictement contrôlé dans des limites, qui lui sont imposées par d’autres circonstances invisibles sur ce plateau.

Les dirigeants maliens sont donc pris en otage,  contraints de suivre le dictat de leurs sponsors étrangers, et sommés de collaborer avec  la Coordination  des Mouvements de l’Azawad CMA, pour faire aboutir les clauses des accords d’Alger. L’instrumentalisation du régime malien au pouvoir, a été mise à rude épreuve, l’obligeant à confirmer la date butoir du processus du référendum, au plus tard le 31 Décembre 2017. L’exécutif malien, avant même de finaliser la consultation avec le peuple, a donné publiquement l’assurance que le référendum   se tiendra à terme.

En assumant que le projet de loi sur la révision constitutionnelle soumis par le gouvernement, à l’approbation mécanique de l’assemblée nationale, suffisait pour convaincre l’opinion nationale et internationale de l’engagement pour la paix de l’état malien, était un acte prémédité, et une erreur politique monumentale. C’est à ce moment précis, que le régime au pouvoir a commis un sacrilège, en  spoliant délibérément le peuple malien de ses droits démocratiques et républicains. Les aspirations bourgeoises, l’arrogance et la délinquance  bohémienne, d’une certaine classe politique malienne inconsciente, sont mises à profit par les artisans de l’impérialisme et du néocolonialisme  pour déstabiliser, diviser le Mali et s’emparer de ses richesses minières et énergétiques. La partition du Mali est dorénavant  programmée  par les lobbies financiers multinationaux, et sa mise en œuvre, est cautionnée par une certaine frange de la communauté internationale.

En politique contemporaine, plus rien ne se fait par accident, et tous les actes posés par les ETATS au niveau national et international sont obligatoirement connectés. L’accession des PRESIDENTS a` la magistrature suprême de l’état, ne relève plus du hasard, et vraisemblablement, aurait peu  à avoir avec les votes populaires qui les ont propulsé au-devant  de la scène politique de leurs pays respectifs. Les intérêts des groupes internationaux politico-financiers qui les soutiennent, bien quottés dans les bourses de Paris, Londres, Frankfort, Tokyo et Wall Street, et les paradis fiscaux, sont plus prioritaires que la raison d’exister d’un état pauvre, comme le Mali. Ces consortiums mondiaux sont les vrais meneurs, du jeu géopolitique des alliances et des partitions, et sont ceux qui contrôlent le destin de nos pays.

Le Soudan a été divisé en Nord et Sud,  victime de ce dessein apocalyptique. Bientôt le MALI et d’autres pays africains risquent de subir le même sort. Si non, comment  peut- on expliquer  les raisons d’un embargo de l’ONU, sur l’importation des armes par un pays souverain, qui naguère avait été envahi par des terroristes djihadistes, et qui n’a d’autres ambitions que de  préserver la paix, la résilience communautaire, la souveraineté, la dignité de son peuple, et l’intégrité de son territoire national.

A quoi sert alors la coalition mondiale de lutte contre le terrorisme. Le MALI a l’ultime obligation de reconstituer la force militaire de défense de son territoire, et de dissuasion de ses ennemis. Pendant ce temps, les rebelles terroristes, apatrides adulés dans les salons d’honneur français, algériens et mauritaniens, sont projetés sur le sol malien, armés jusqu’aux dents,  pour tuer, violer, travestir une culture séculaire, persécuter tout un peuple, faire régner la terreur et piller les populations paisibles  du Nord et du Centre du pays, sous les yeux complaisants des observateurs de la communauté  internationale.

Le taux de mortalité élevé au sein des militaires, des combattants et des populations civiles, lié à l’holocauste assené par les djihadistes, est devenu très inquiétant au Mali. A ce rythme, la multiplication des décès finira, par entrainer une extinction de toutes les ethnies du Nord du Mali en un temps record, si une solution non militaire d’urgence, n’est pas  envisagée par la communauté internationale.

Le Rwanda a failli faire en 1991, les frais de la négligence des catastrophes humanitaires et de la résolution des conflits par les Nations Unies. Le même scenario de génocide versus holocauste, est en gestation dans les régions du Nord Mali, au nom d’un dogme islamiste terroriste, cultivé et orchestré par des commanditaires, bien connus et opérant en toute quiétude dans les vastes étendues désertiques du Sahara. Ils ont une  ambition obsessionnelle d’humilier le Mali sur la scène internationale, avec la complicité de certains pays. Selon leur conviction djihadiste, aucune barrière religieuse, juridique ou humanitaire ne saurait les retenir ou les empêcher d’accomplir leurs forfaits sur le sol malien, qu’ils qualifient injustement de < terre de mécréants >.

Le sang des deux cent militaires maliens torturés, égorgés, et écartelés de sang-froid a’ Aguelhok, continue à faire revivre l’âme immortelle des héros tombés sous le drapeau de l’honneur, au nom de la patrie. Aujourd’hui, c’est bien l’instinct de survie du Peuple Malien en quête pour la paix et la spiritualité musulmane, et non la condamnation d’un régime non démocratique, ou d’une dictature, qui se réveille et appelle la communauté des nations au secours.

Les Communautés Musulmanes et Chrétiennes du Mali sont interpellés par leur foi en DIEU, le très miséricordieux et le tout miséricordieux et non par la guerre politicienne. Le Mali demeurera laïque,  UN et INDIVISIBLE et pour l’éternité restera fidèle à sa devise nationale et a` son emblème : UN PEUPLE, UN BUT, UNE FOI, et respectueux des autres nations. Le duel sur la scène du Référendum Constitutionnel, entre le OUI et le NON ne devrait occuper qu’une place secondaire dans ce dilemme malien. Libérer et sécuriser le pays sont de toutes évidences prioritaires par rapport à une injonction politique de distraction du peuple, pour le détourner des vrais problèmes de sa survie.

Le Mali sous le régime faible, incapable et corrompu du RPM, est  en proie à la division, si le peuple malien ne s’y oppose. La vérité et la justice seront toujours du côté du peuple, et rien ne pourra le dévier dans l’organisation de la quête pour l’unité, l’intégrité et la souveraineté du Mali. Les dirigeants qui ne sont pas à l’écoute de la nation en ces moments difficiles, auront trahi leurs serments et la confiance du peuple malien. L’histoire les jugera un jour, pour leur partialité, leur rôle dans l’escalade de la violence et leur obstination dans l’exercice de la mauvaise gouvernance.

Les Peuples Français et les Maliens, ont gravé dans les annales de leurs histoires respectives, les combats menés, sur les mêmes fronts de la première guerre mondiale et de la deuxième guerre mondiale pour libérer la France. Cette mémoire historique de l’humanité, est immuable et indélébile. L’ambition de la France, de fonder dans le Nord Mali, un autre ETAT incluant les régions riveraines du SAHARA, avait été  définitivement  enterrée, et ensevelie dans le sable du désert, depuis l’indépendance du Mali le 22 Septembre 1960, et cela en dépit des multiples tentatives de l’imposer aux maliens depuis les années 50, et présentement. Pourquoi donc, la France refuserait, de coopérer sincèrement avec le Mali, au nom des liens historiques entre les deux pays, représentés par des gouvernements démocratiquement élus, pour participer au rétablissement de la paix et au développement des régions du Nord, a` l’image du partenariat établi par les Anglais et les Américains avec les pays du Golfe et l’Afrique, comme les initiatives AGOA et Millenium Challenge.

Les pays de la francophonie, et surtout la France  devraient encourager ce genre de partenariat, et supporter cette perspective de développement bénéfique à la sous-région, aux entreprises françaises, et exemplaire à tout point de vue. Si les politiciens restent aliénés, assujettis et aveuglés par les ordres et les équations que leur impose la cupidité des lobbies capitalistes des puissances financières, les peuples quant à eux, n’ont pas oublié les serments de l’honneur, de la dignité et de la confiance mutuelle, qui les lient et réveillent leurs consciences, chaque fois que leurs existences sont menacées. Ils  sont déterminés  à se soulever pour sauver leurs souverainetés bafouées et piétinées par les politiques. Les chaines de subjugation à travers le franc CFA et la parodie de la FRANCE-AFRIQUE ne serviront à rien.

Les maliens doivent tenir compte, et inclure dans leurs analyses, le fait qu’aujourd’hui, le plus grand combat de la France, n’est pas celui de la démocratie ou de l’amitié entre les peuples, mais  plutôt l’obsession de défendre ses intérêts d’ordre  économique, culturel et de renverser le complexe d’infériorité français  nourri par le  <FRENCH BASHING>.

Cette bataille frontale et récurrente dans tous les régimes depuis la fin de la première guerre mondiale, à ce jour, pour la souveraineté de la France, l’honneur, le progrès économique, la sauvegarde et le rayonnement de la culture française, le bienêtre et la liberté du peuple français est noble et justifiée. Elle a été érigée en doctrine soutenue par tous les gouvernements français de droite comme de gauche. Ces valeurs universelles philanthropiques devraient normalement profiter, aux ambitions de bonne collaboration et de partenariat productif, entre la France et les anciennes colonies de la francophonie. Mais est ce que cet engagement tout azimut, devrait se mener au détriment des pays africains sans défense, comme le Mali et autres.

La présence de l’armée  française en Afrique, à travers les missions de défense Serval et Barkhane au Mali, Sangari en Centre Afrique et G5 Sahel au Sahel, confirment la détermination de la France à poursuivre ses intérêts égoïstes, en se servant des ressources du continent noir.  L’Afrique n’est plus le continent des indigents et de la traite des esclaves du 18eme siècle.

C’est aujourd’hui, le continent de Nelson Mandela, Hailé Salasse, Gamal Abdel Nasser, Habib Bourguiba, Julius Nyerere, Modibo Keita, Sékou Toure’ et KWamé Nkrumah, les grands héros de l’histoire africaine post coloniale, qui ont contribué à l’éveil des consciences du tiers monde, au progrès, à la dignité et à l’épanouissement de l’humanité.

Après la preuve son expertise dans les tactiques de guerre asymétrique au nord du Mali, la France aurait préparé un autre agenda spécial, pour l’occupation  définitive de la région de Kidal,  sans le consentement du gouvernement malien de transition de 2012, et en excluant l’armée malienne de la campagne de reconquête de cette région. Et pourtant les militaires maliens  se sont comportés comme des vaillants combattants, aux côtés de la force française < Serval, devenue Barkhane >, à tous les moments forts de la libération des autres régions  de Ségou, Mopti,  Tombouctou et Gao de l’occupation des djihadistes et des narcotrafiquants. Contre toute attente, l’armée malienne se voit empêcher par la force  Serval de rentrer dans Kidal.

La stupéfaction du peuple malien est totale. Les autorités de la transition sont interpellées de tout part, mais ne pouvant dire mot,  ont acquiescé le fait accompli. Les supputations vont encore bon train. La question du bout des lèvres de tous maliens :  est-ce que l’intervention  française  au Mali serait devenue une arme, pour lutter contre la dérive économique française, quand on sait que le Nord  du Mali regorge de minerais et de ressources énergétiques dont l’industrie française et les barons des grands groupes financiers ne peuvent se passer.

Le Nord du Mali est la continuité naturelle des gisements d’uranium d’Arlit au Niger, et du bassin pétrolier du Tawat-Taoudenit de l’Algérie et du Mali, sans compter les anomalies  prometteuses  d’or,  de phosphate et de terres rares. C’était le moment choisi par la France pour encourager, sous le prétexte de l’autodétermination des peuples, la rébellion  touarègue à persévérer dans ses revendications territoriales, et mettre la pression sur le gouvernement central du Mali, pour signer les accords d’Alger.

Le Mali est visiblement coincé entre deux feux croisés, de la doctrine capitaliste française et du dogme islamiste d’Al-Qaeda au Maghreb. La signature des accords d’Alger, tant supportée par la France, cachait un autre défi, celui de la révision constitutionnelle au Mali, qui consacrerait sans délai,  la partition du pays, et l’autodétermination de l’Azawad. Cette opportunité a été saisie à la volée par le régime au pouvoir à Bamako, pour conforter les prérogatives constitutionnelles du chef de l’état malien,  le rassurer d’un sauf conduit de prorogation de mandat, et d’une échappatoire en toute impunité, en cas de violation de serment. Désormais, il serait pratiquement impossible de juger un président malien pour haute trahison, si cette révision constitutionnelle est définitivement adoptée par le peuple malien.

Sans rentrer dans les détails, il semblerait que depuis  la première guerre mondiale à nos jours, la vitalité de l’économie nationale française et l’influence politique française dans le monde seraient en déclin continu. Les nombreuses réformes  économiques et sociales initiées par de grands dirigeants français, comme De Gaules, Mitterrand, Chirac et Hollande n’ont pas  pu inverser la situation. L’admiration des  français vis-à-vis du succès économique de l’Allemagne est réelle. Cette dernière, bien que sérieusement  dévastée  par la 2e guerre mondiale, a pu se hisser, en moins de 50 ans au rang de 3e puissance économique mondiale, et s’imposer sur la scène internationale. La jalousie française vis-à-vis de la Grande Bretagne est très passionnante. Elle trouve ses origines dans les conquêtes coloniales du siècle dernier. Les anglais ont su intelligemment procéder à une décolonisation  fondée sur la base d’une complémentarité économique et universitaire avec leurs anciennes colonies, pour ne citer que les exemples de la société Arcelor Métal en Inde, de l’industrie touristique au Kenya, et de la coopération académique au Nigeria, au Ghana et en Afrique du Sud.

Par ailleurs, ce que l’on surnomme  a tort ou à raison <FRENCH CONNECTION>,  cette organisation clandestine, n’a pas pu empêcher au modèle de démocratie américaine, au savoir-faire et au dynamisme économique made in USA  de s’implanter en Afrique et ailleurs dans le monde. Les caricatures des dessins animés  anti-français, présentent toujours le gaulois dans le personnage d’un putois amoureux et opportuniste.

Les Institutions de la République du Mali, le RPM et la Coalition de la Mouvance Présidentielle, doivent enfin comprendre que la stratégie de gouvernance du pays est inappropriée, mal ficelée, anachronique, et très susceptible de manipulation par des forces étrangères. Elle pourrait en conséquence,  inéluctablement conduire le pays dans une impasse sociale et politique, la guerre civile et la partition du territoire. Il ne sert à rien de persister dans l’erreur et, de refuser d’avouer que l’état a perdu le contrôle sur l’administration du pays, et qu’il est pris au piège de la gestion à vue.

Dans de telles conditions, on comprend aisément que le seul refuge qui reste, est la révision constitutionnelle, un guet-apens tendu à la majorité du peuple malien et aux congrégations religieuses, sous la bannière du référendum. Les experts constitutionnels étrangers à qui, certains responsables maliens, ont discrètement confié, la supervision de la rédaction de la loi fondamentale du Mali, viennent de se démarquer de la conduite suivie par les institutions du pays. Ces dernières  avaient pensé que d’un trait, elles pouvaient imposer au peuple malien, le forfait du OUI dans le processus référendaire.

Les experts dans leurs explications à la presse, ont déclaré, que c’est un acte de travestissement de l’économie et de l’intégrité territoriale du Mali, qui a été imposé aux institutions maliennes par des puissances étrangères. Le changement de constitution serait en définitive économiquement désastreux pour le Mali et va consacrer la partition du pays, de facto sans aucune voie de recours juridique. Si toute fois la démocratie est une réalité politique au Mali, les autorités et les élus du  pays, par respect à leur conviction morale et éthique, leur engagement envers les communautés et par souci de préservation de la dignité du peuple, devraient retirer le texte, et surseoir à la convocation du collège électoral.

La contestation massive des populations, à l’intérieur comme à l’extérieur du Mali doit servir de baromètre de l’hostilité au changement de constitution, et convaincre les autorités à faire marche arrière avant qu’il ne soit trop tard. Et pourtant en 2013, le RPM avait concentré toute sa stratégie de campagne présidentielle sur le combat contre l’insécurité, l’impunité, la division du pays, la corruption, le népotisme, le détournement des deniers publics, la perversité du système judiciaire et l’inégalité des droits des citoyens.

A l’époque, en Septembre 2013 le peuple malien qui l’avait applaudi, aujourd’hui le dénonce et le condamne. La situation économique et sécuritaire est devenue encore plus précaire, pendant les quatre  années de pouvoir du RPM et alliés. Les autorités sont parfaitement conscientes du mécontentement généralisé du peuple malien, qui se sent à juste titre trahi par ses dirigeants. Pour le commun du peuple, ces plaintes sont les vraies préoccupations du moment, auxquelles le gouvernement doit rapidement trouver des solutions. Tout au contraire, le citoyen subit la délation politique proférée par le régime au pouvoir, au risque de gangrener toutes les couches sociales.

Dans le camp du NON, touche pas à ma constitution, le peuple a fait la démonstration sans pédantisme, que la justice est avant tout une notion de bon sens, et non de diplômes des grandes écoles de droits, et qu’aucun obstacle ne peut arrêter une marée  humaine, qui a soif de justice, de paix et de sécurité. Le peuple malien dit non à toute forme de conspiration contre le pays. Par ailleurs il est certain,  que le référendum au Mali, pourrait être assimilé  à un test de vote grandeur nature, qui validerait d’avance en cas de réussite, la réélection du candidat du RPM en 2018. La conscience populaire a évolué très rapidement sur le sujet, et le front des protagonistes du NON, à l’intérieur comme à l’extérieur  du Mali est sur le point d’exploser comme un tsunami, qui engloutira tout sur son passage, détruisant  le socle social et politique existant. Cette force naturelle ne pourra être maîtrisée, ni par les forces de l’ordre, ni par une conspiration internationale. Le nouvel ordre social et politique qui découlera de cette révolution pacifique, sera certainement plus propice au développement humain durable, au bienêtre du peuple malien,  la distribution équitable de la justice,  la sécurité et  la liberté d’expression et d’association sans barrières ethniques, régionales, linguistiques et religieuses. Le Mali et l’Afrique s’en souviendront.

Pr Mahamane  K. Maiga, médecin à la retraite

 

La rédaction

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