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Angela Merkel, la «femme la plus puissante du monde», se prépare pour un nouveau mandat

PORTRAIT – La présidente allemande de l’Union démocrate-chrétienne (CDU) est réélue chancelière ce mardi pour la troisième fois…

chancelière allemande Angela Merkel

Angela Merkel, 59 ans, fille de pasteur venue de l’ex-RDA communiste, va illustrer une nouvelle fois son surnom de «femme la plus puissante du monde» en étant réélue mardi pour la troisième fois chancelière d’Allemagne.

La présidente de l’Union démocrate-chrétienne (CDU), qui est l’un des dirigeants européens les plus décriés, va diriger pour la seconde fois une «grande coalition» comme son premier gouvernement (2005-2009) après des discussions avec les rivaux sociaux-démocrates, presque trois mois après les élections du 22 septembre.

Surnommée «la chancelière de fer», pour sa défense des politiques d’austérité, ou «Mutti» (maman), elle a rassuré les Allemands dans la crise financière internationale surgie en 2008.

En revanche cette conservatrice a été prise pour cible dans les pays du sud de l’Europe, où elle était perçue comme responsable de douloureuses coupes sociales mises en oeuvre pour relancer leur compétitivité. Dans les rues en colère d’Athènes, Lisbonne ou Madrid ont fleuri les portraits d’Angela Merkel affublés d’une moustache à la Hitler, ou les slogans du type «Merkel nazie, dehors !».

Cible des pays du sud

Celle qui a été désignée «femme la plus puissante» de la planète pendant l’essentiel de ses années au pouvoir par le magazine américain Forbes assurait pourtant que Berlin ne cherchait pas à exercer une quelconque hégémonie sur l’Union européenne.

Angela Dorothea, née Kasner, grande admiratrice de Catherine II de Russie, était une enfant douée pour le russe et les maths, qui rêvait de devenir patineuse artistique.

Elle fut la première femme à diriger l’Allemagne, la première depuis la Britannique Margaret Thatcher à gouverner un grand pays européen.

Son endurance pendant les sommets européens à Bruxelles, alliée à sa passion pour l’opéra, lui ont valu le sobriquet de «Reine de la nuit».

Angela Merkel bénéficie en Allemagne d’une popularité sans équivalent pour un chef de gouvernement depuis la Guerre.

Carrière politique à la chute du mur

Elle est «devenue une sorte de mère de la nation», pour le politologue Oskar Niedermayer. «Elle incarne le commun des mortels (…) et défend les intérêts allemands» dans la crise. «Tout ceci la fait apparaître très calme et terre-à-terre et ça plait aux gens», ajoutait-il.

Ses adversaires lui ont reproché une gestion au jour le jour, sans vision politique. Mais Angela Merkel se veut pragmatique. Elle ne craint pas les virages à 180 degrés, sur le nucléaire par exemple.

En 2010, elle décidait d’allonger la durée d’activité des centrales. Mais quelques mois plus tard, après la catastrophe de Fukushima en mars 2011, elle annonçait la sortie du nucléaire d’ici à 2022.

Son défunt biographe Gerd Langguth la présentait comme «un sphinx» qui a appris de ses années sous la dictature est-allemande à dissimuler ses opinions.

Née à Hambourg (nord), elle a grandi en ex-Allemagne de l’Est (RDA) où son père pasteur s’était installé pour prêcher la bonne parole en terre communiste. Docteur en physique, Angela Merkel, avait confessé une rare erreur de jeunesse, celle de s’être enivrée à la liqueur de cerise à 18 ans.

Elle a entamé sa carrière politique à la chute du Mur. Dont elle n’a pourtant rien su sur le moment, étant au sauna le 9 novembre 1989 au soir.

Discrète sur sa vie privée

Repérée par Helmut Kohl en 1990, «la gamine», comme il la surnomme, se voit confier deux maroquins par le «chancelier de la Réunification», l’Environnement et les Femmes.

Elle profite d’un scandale de financement occulte de la CDU pour prendre la place de son mentor à la tête de cette formation en 2000.

Protestante, sans enfants, divorcée (elle a gardé le nom de Merkel de son premier mari) et remariée à un chimiste de renom, mais effacé, Joachim Sauer, elle s’impose à la tête d’un parti de tradition catholique, dominé par des hommes d’Allemagne de l’Ouest. Elle réussit à éliminer tous ses rivaux potentiels.

Moquée pour son manque d’élégance, récemment par Karl Lagerfeld, la chancelière au tailleur pantalon -un modèle, des dizaines de coloris- restait très discrète sur sa vie privée. Mais on peut la voir de temps en temps à Berlin faire ses courses elle-même au supermarché, une image à des années lumières des dirigeants des principales puissances mondiales.

SOURCE / AFP

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