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A Amsterdam, les Bleus remportent un match chargé en émotion

« On doit continuer à avancer. » Obnubilé par la préparation de l’Euro 2016, dont le coup d’envoi sera donné dans moins de trois mois dans l’Hexagone, Didier Deschamps avait mis en garde ses protégés avant leur déplacement, vendredi 25 mars, à l’Amsterdam ArenA, mastodonte en béton armé qui trône crânement au sud de la capitale néerlandaise.

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Car cette virée aux Pays-Bas s’annonçait chargée en émotion et propice aux sautes de concentration, trois jours après les attentats qui ont ensanglanté Bruxelles et au lendemain de la disparition de la légende batave Johan Cruyff, emportée à 68 ans par un cancer. Supérieurs à des « Oranje » privés d’Euro cet été et repartant de zéro ou presque, les Bleus ont obtenu une courte victoire (3-2), grâce à des buts d’Antoine Griezmann, d’Olivier Giroud et de Blaise Matuidi. De bon augure avant la réception de la Russie, mardi 29 mars, à Saint-Denis.

Mais, comme en ce frisquet 17 novembre 2015, lorsque les Tricolores avaient communié avec la sélection anglaise à Wembley, en hommage aux victimes des attentats de Paris, l’enjeu sportif de ce très amical Pays-Bas-France était à relativiser compte tenu de sa portée symbolique. Musicien à ses heures perdues, le président de la Fédération hollandaise et ancien dirigeant de l’Ajax Amsterdam (1989-2003), Michael van Praag, s’illustra en siégeant, tuba au bec, parmi les instrumentistes qui interprétèrent les hymnes. Puis, il y eut cette minute de silence religieusement observée, avant le coup d’envoi de la rencontre, suite aux attaques terroristes à Bruxelles. Alors que les deux équipes étaient positionnées dans le rond central, les 50 000 spectateurs de l’ArenA ont ainsi manifesté leur compassion et leur amitié pour le voisin belge.

Hommage à la légende Johan Cruyff

S’ils ont applaudi et encouragé « leurs » Oranje durant les premiers instants de la rencontre, les supporteurs néerlandais se sont rapidement murés dans le silence. Et ce dès l’ouverture du score signée à la sixième minute par Antoine Griezmann, auteur d’une belle frappe enroulée sur un coup franc aux vingt mètres. Confrontés à l’absence des « tauliers » Arjen Robben et Robin van Persie, les Pays-Bas ont offert un piètre spectacle, digne d’une sélection en quête d’un nouveau cycle.

Ironie du sort, le deuxième but des Bleus inscrit par Olivier Giroud, suite à une déviation de Blaise Matuidi, intervint à la treizième minute de la rencontre. L’instant initialement choisi pour interrompre la partie afin de rendre un hommage appuyé à Johan Cruyff, ce fils d’une femme de ménage du stade de Meer, l’ancienne arène de l’Ajax. Groggy, le « peuple orange » se leva soudainement en tribunes pour applaudir le triple Ballon d’or (1971, 1973, 1974) et ex-idole du club amstellodamois (1964-1973, puis 1981-1983). Celui dont le patronyme revenait sur toutes les lèvres, du chauffeur de taxi éploré au supporteur buvant sa bière, en ce jour de deuil.

Les exploits du « Hollandais volant » et autres photographies sépia défilaient alors sur les deux écrans géants du stade. Un tifo représentant le « quatorze », le numéro de l’idole, fut  fièrement brandi dans les travées de cette enceinte bâtie en 1996, l’année où l’ex-coach de l’Ajax et du FC Barcelone mit définitivement un terme à sa carrière d’entraîneur. Ce numéro fétiche qui orne les maillots de la star défunte, mis bien en évidence dans les vitrines de la boutique de l’ArenA. Sur son banc, le sélectionneur des « Oranje », Danny Blind, ne masquait guère son émoi. Lui qui débuta avec l’équipe d’Amsterdam, en 1986, sous les ordres de Cruyff.

Une fois refermée cette parenthèse bouleversante, les supporteurs bataves oscillaient entre nostalgie et profonde tristesse. Sur le terrain, les successeurs du divin stratège disparu faisaient peine à voir. Dernier vestige encore fumant d’une sélection qui s’était classée troisième du Mondial 2014, le milieu et capitaine néerlandais Wesley Sneijder quittait la pelouse avant le terme de la première période.

Frayeur de l’équipe de France en fin de match

Les Oranje regagnèrent ensuite les vestiaires sous une bronca assourdissante. A la mi-temps, c’est toute la carrière d’entraîneur de Johan Cruyff, imperméable couleur crème au dos, qui défila sur les écrans géants. Avec en point d’orgue la rétrospective du but inscrit sur coup franc par le défenseur batave Ronald Koeman, qui offrit la victoire (1-0) à la « dream team » du Barça – celui téléguidé par l’apôtre du « football total » – face aux Italiens de la Sampdoria, en finale de la Coupe des clubs champions 1992.

De retour sur le terrain, les Néerlandais tachèrent de se racheter aux yeux de leur public. Et à la 47e minute, c’est l’attaquant Luuk de Jong qui réduisait le score, à la réception d’un beau coup franc. Malgré cette réalisation, le public tomba dans une forme de somnolence au cours d’une deuxième mi-temps hachée.

Après plusieurs tentatives infructueuses, Ibrahim Afellay arracha l’égalisation (86e) au terme de la rencontre, réveillant le public de l’ArenA. L’euphorie du peuple orange fut éphémère puisque Blaise Matuidi, bien lancé par Anthony Martial, offrit finalement la victoire aux Bleus  (88e) dans un silence de cathédrale.

Au coup de sifflet final, quelques applaudissements polis succédaient à une nuée de sifflets stridents. Par grappes éparses, les supporteurs néerlandais quittèrent rapidement l’enceinte, sans se retourner vers l’écran géant, sur lequel défilait, entre subtils lobs et chevauchées funambulesques, l’œuvre du génial Johan Cruyff.

Source: lemonde.fr

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