Il est des hommes qui marquent l’histoire de leur temps. Fidel Castro fait incontestablement partie de cette race d’hommes, qui de par leurs faits d’armes, ont marqué d’une tache indélébile l’histoire du 20ème siècle. Adulé par les uns et traité de dictateur par les autres, le leader de la révolution de la « Sierra » est considéré par l’ensemble des pays africains comme l’une des figures principales qui auront aidé à la lutte d’émancipation des peuples africains. La révolution cubaine, sous la conduite du « leader Maximo », a essentiellement servi de terreau pour l’émancipation des colonies portugaises dans les années 60.
Ces colonies ont pleinement bénéficié de l’encadrement exclusif et de la logistique cubaine pour mener à bien leur lutte de libération nationale. C’est aussi et surtout Cuba, au plus fort de la guerre froide entre les blocs de l’Est et de l’Ouest, qui a permis à la Namibie d’accéder en 1990 à l’indépendance. Cela, par l’engagement de ses milliers de soldats en Angola aux côtés du Mouvement Populaire de Libération Nationale de l’Angola (PMLA). La bataille de Cuito Cuanavale illustre bien l’engagement décisif du régime castriste dans la guerre d’indépendance de l’Angola. On raconte que plus d’un demi-million de soldats cubains auraient participé à cette odyssée militaire, la plus importante de l’histoire cubaine dénommée « l’opération Carlota », que le « leader Maximo » aurait dirigée en personne depuis La Havane.
Quid de la lutte anti-apartheid pour la reconnaissance des droits des peuples noirs, métis et indiens en Afrique du Sud ? La pression militaire cubaine en Angola et en Namibie permit substantiellement à la libération de Nelson Mandela et à l’instauration d’un gouvernement multiracial en Afrique du Sud. Notamment grâce à la signature en décembre 1988 des accords tripartites entre la Cuba, l’Angola et l’Afrique du Sud pour définitivement mettre fin à la situation conflictuelle en Afrique australe. Ce qui favorisera la fin de la guerre froide et la chute du mur de Berlin.
S’il est évident que c’est grâce à la révolution cubaine que beaucoup de pays africains ont pu accéder à la souveraineté internationale, il est aussi à saluer la coopération multidimensionnelle (éducation, santé, sports et arts) de l’Ile avec l’ensemble du continent africain. Notre pays, le Mali, en est l’un des grands bénéficiaires. Depuis le début des années 60 jusqu’à ce jour, la Cuba, qui est réputée pour sa richesse en ressources humaines, n’a jamais cessé de recevoir, malgré la crise économique qu’elle continue de connaître, des étudiants maliens qu’elle forme dans toutes les disciplines. Aussi, dans le cadre de la coopération médicale, des missions médicales cubaines continuent de séjourner au Mali pour l’aider à relever son défi sanitaire.
Si Fidel Castro n’existait pas, sans nul doute l’Afrique l’aurait créé. Que son âme repose éternellement en paix !
Le monde, l’Afrique et le Mali tout entier seront à jamais reconnaissants pour le Commandante. Et continueront de le pleurer.
Gaoussou M. Traoré