Amadou Pathé Diallo a été sans conteste, l’un des joueurs les plus en vue des Aigles lors de cette 11è édition de la Coupe Cabral. Pas seulement parce qu’il a marqué trois buts, dont un en finale et délivré quelques passes décisives, mais surtout, parce qu’il a pesé de tout son poids sur tous les adversaires de la sélection nationale. «Vieux Diallo», comme on l’appelle, avait perdu les deux précédentes éditions (1987 et 1988), qui s’étaient déroulées au Sénégal et face au même adversaire (la Guinée, ndlr).
Le mercredi 2 juin vers 10h, notre équipe de reportage a rencontré l’ancien international dans un jardin public à Djélibougou, en Commune I. «L’équipe (les Aigles, ndlr) était hébergée dans une crèche. Le jour de la finale, quand je me suis réveillé le matin, je me suis arrêté à la vitre pour regarder le stade Modibo Keïta. Mon ami et coéquipier, Seydou Diarra ‘’Platini’’ m’a demandé : mon ami, que fais-tu. J’ai répondu qu’à 16h, ça va chauffer. Il me dit, ça ne va pas chauffer, ou tu gagnes ou tu restes sur le terrain, introduit d’abord celui qui occupe actuellement le banc du Réal. «à 14 heures déjà, raconte notre interlocuteur, le stade Modibo Keïta était plein à craquer.
Avant le coup d’envoi de la finale, lorsqu’on saluait le président de la République, feu Moussa Traoré, mon grand frère et aide de camp du président, Oumar Diallo ‘’Birus’’ m’a présenté à Moussa Traoré comme son fils (mon père était un militaire). Visiblement étonné, le président Moussa Traoré a dit : ‘’ce n’est pas possible’’. J’ai dit au président que nous allons gagner et que je ferai tout pour marquer. C’est pour cette raison que j’ai couru vers la loge officielle pour saluer le chef de l’état quand j’ai marqué le 2è but du Mali. Lui et Birus ont compris pourquoi j’ai fait ce geste», se souvient l’ancien joueur du Sporting Portugal.
Après le coup de sifflet final, les joueurs et les supporters sont restés au stade pour savourer ensemble le sacre. «La fête s’est poursuivie jusqu’à l’Hippodrome, au domicile du ministre de la Jeunesse et des Sports, feu Bakary Traoré, dont je salue la mémoire. Le football malien doit beaucoup à cet homme.
C’est lui qui a proposé l’instauration des primes de motivation pour les joueurs de la sélection nationale et le président Moussa Traoré a donné son feu vert. Je me souviens encore, à l’époque, j’ai reçu 85.000F cfa», relate-t-il. «Le lendemain de la finale, nous avons été reçus par le président de la République à la Maison du peuple. C’était un grand événement pour nous, j’étais professionnel et c’était ma première fois de jouer en sélection en tant que joueur expatrié.
Tout le peuple malien était content et fier de nous après le sacre face au Syli de Guinée».
Amadou Pathé Diallo conclura : «Je tiens à saluer le travail effectué par l’encadrement technique, dirigé par Kidian Diallo. Sur le plan physique et psychologique, on a eu une bonne préparation.
Le sélectionneur national nous a expliqué que ce serait un grand honneur et une fierté pour feu Moussa Traoré de soulever le trophée parce qu’à l’époque, il était le président de l’Union africaine. Kidian Diallo était très proche des joueurs. Abdoulaye Kaloga, feu Gaoussou Samaké (paix à son âme) et moi, nous étions les trois professionnels du groupe. Il y avait une très bonne ambiance au sein de l’équipe. Je me souviendrai de cette campagne toute ma vie».
Boubacar THIERO