Hier, jeudi 1er novembre 2018, les responsables de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) étaient face à la presse à la Maison de la presse de Bamako pour apporter des clarifications sur la brouille qui existe au sein de la structure depuis quelques moments. Selon le président de la CENI, Amadou Ba, l’institution a reçu une mission d’audit de l’autel des finances qui a fait 45 jours. Pour le président de l’institution, il faut attendre les conclusions de cet audit pour parler de détournement. D’ores et déjà, Amadou Ba dit ceci : « Tous les budgets de la CENI sont logés au ministère de l’administration territoriale…On n’a pas détourné de fonds. Je ne vois pas ni dans notre règlement intérieur, ni dans le manuel de procédure, ni dans la loi électorale, une procédure de destitution d’un membre du bureau de la CENI », a-t-il dit.
Ladite conférence de presse était principalement animée par le président contesté de la CENI, Amadou Ba, en présence du questeur de la CENI, Befon Cissé aussi contesté, du vice-président chargé de la communication, Amary Traoré et d’autres personnalités. Dans une déclaration liminaire, Amadou Ba a fait savoir qu’au-delà de la clarification, cette conférence de presse a pour principal objectif de rétablir la vérité et de consolider l’image de CENI. Chargée de la supervision et du suivi du processus électoral, Amadou Ba a fait savoir que la CENI a joué sa partition dans l’élection du Président de la République scrutin du 29 juillet 2018. Selon lui, elle a déployé sur l’ensemble du territoire et à l’extérieur plus de 23 000 délégués. « La crise provoquée par certains membres de la CENI ne se justifie ni en fait, ni en droit. Cette crise de notre point de vue, ne doit pas pouvoir nuire à l’image de notre institution et de notre pays », a-t-il dit. Répondant aux questions des journalistes, le conférencier Amadou Ba a précisé que l’institution a reçu une mission d’audit de l’autel des finances. Pour le président de l’institution, il faut attendre les conclusions de cet audit pour parler de détournement. D’ores et déjà, Amadou Ba dit ceci : « Tous les budgets de la CENI sont logés au ministère de l’administration territoriale…On n’a pas détourné de fond », a-t-il dit. Sur son éviction, il dira qu’aucun texte ne prévoit cela au sein de l’institution. « Je ne vois pas ni dans notre règlement intérieur, ni dans le manuel de procédures administratives, comptables et de gestion, ni dans la loi électorale, une procédure de destitution d’un membre du bureau de la CENI, ce n’est même pas la CENI nationale mais même la CENI à l’intérieur du pays. Je suis surpris que ce débat revienne », a-t-il souligné. En outre, il a cité l’article 12 de la loi électorale qui stipule que « Toute contestation par les partis politiques et les candidats en lice aux différentes élections portant sur les membres de la CENI et de ses démembrements est soumise respectivement à l’appréciation de la Cour Suprême et des tribunaux administratifs dans un délai de quinze jours à compter de la date de publication du décret ou de la décision de nomination. Lesdites juridictions statuent dans un délai de dix jours ». Selon lui, le législateur a fait cela pour stabiliser les organes. Le président de la CENI n’a pas manqué de s’expliquer sur les procédures d’achat de véhicules qui font polémiques. Il a fait savoir que c’est le ministre Boubou Cissé en personne qui a signé le marché d’achat des 17 véhicules lequel a été ordonné par le marché public. Par ailleurs, il dira qu’à ce jour, seuls les coordinateurs n’ont pas encore justifié les fonds qui leurs ont été alloués. « Aucun parti politique ne peut me revendiquer », a dit Ba. Par ailleurs, il a déploré le fait que son bureau a été vandalisé par ses détracteurs. « Je cherche à apaiser. Je ne cherche à blesser personne, je cherche à construire. J’ai voulu former une famille pour qu’on soit ensemble. Même si Isaac (Me Issaka Sanogo) dit qu’il est le président, il est dans son bureau, je suis dans mon bureau », a-t-il conclu. Quant au questeur Béfon Cissé, il a précisé que sur un budget de 9 milliards de FCFA, la CENI n’a reçu que 5 milliards de FCFA et quelques. Et sur ce montant, dit-il, 100 millions de FCFA étaient réservés pour la communication (confection de T-shirts et badges, et communication et sensibilisation etc.). Dans ses explications, Béfon estime que ce montant est peu.
A signaler que depuis le 22 octobre 2018, une brouille à la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI) défraie la chronique. Amadou Ba et Dr Béfon Cissé respectivement Président et 1er Questeur de l’organe indépendant, ont été demis de leurs fonctions le 22 octobre 2018 pour « malversations, violation du règlement intérieur et d’affairisme ». A cet effet, un autre bureau présidé par Me Issiaka Sanogo a été mis en place le jeudi 25 octobre 2018.
Aguibou Sogodogo/Fakara Faïnké
Source: Le Républicain