Les activistes et les leaders politiques et d’associations prônant l’alternance depuis la fin de la lutte contre le projet référendaire du président IBK, se sont retrouvés le samedi 14 avril dernier à la Maison de la Presse pour échanger sur « l’alternance en 2018, quel contenu? Quelle stratégie? Quel programme ? ».
Ceux qui prônent l’alternance en 2018 notamment les opposants au régime actuel du pays se sont retrouvés le samedi dernier à la Maison de la Presse. Ils sont activistes, leaders politiques de l’opposition et d’associations. Ils étaient venus parler des difficultés et de l’avenir du pays à trois petits mois des élections sans pour autant se focaliser sur l’essentiel, se mettre d’accord sur une candidature unique qui constitue le maillon essentiel pour barrer la route à un second mandat d’IBK.
Lors de cette rencontre, les participants ont exprimé leur volonté d’adhérer pleinement à l’idée d’une coalition la plus large possible pour barrer la route à IBK lors de l’élection du 29 juillet prochain. Mais une coalition autour de qui? C’est l’équation qui peine à être résolue à trois petits mois du premier tour de l’élection présidentielle.
«J’adhère à l’idée de rassemblement, de construire le Mali avec tous les Maliens. Alors nous voulons une coalition la plus large et la plus crédible possible pour réussir le changement », a déclaré Moussa Sinko Coulibaly.
«L’alternance, c’est changer le régime par les forces qui étaient opposées à sa gouvernance. Donc, il n’y a qu’une seule alternance. Le 29 juillet, s’il y a eu élection, la coalition pour l’alternance va battre IBK, s’il n’y a pas d’élection, il rendra sa démission au peuple malien et nous prendrons notre pays pour gérer définitivement le problème du Mali. J’adhère aussi à l’idée d’une coalition la plus large possible pour le changement. Faisons en sorte que cette coalition puisse voir le jour le plus rapidement possible», a ajouté Nouhoum Sarr des FARE An Ka Wuli.
«Il y’ a un débat sur l’alternance et l’alternative, j’ai entendu certains dire, nous sommes pour l’alternative pas pour l’alternance. Nous sommes devant une alternance, laisser continuer le président IBK ou alors le remanier. Simplifions les choses, ne mettons pas des débats inutiles au sujet des mots dans une langue qui n’est pas la nôtre, que nous ne maîtrisons pas», a expliqué Tièbilé Dramé du Parena. Qui ajoute plus loin : «l’élection présidentielle ne se fait pas chaque année, c’est chaque cinq ans, alors travaillons ensemble pour réaliser l’alternance. Il faut se lever maintenant pour commencer les pressions nécessaires pour la tenue des élections dans le délai constitutionnel, des élections régulières et transparentes afin que les résultats soient acceptables».
«Faites-nous confiance, ne tournons pas autour des mots, ne jouons pas avec les mots, alternance ou alternative, le problème du Mali c’est IBK. Pour faire, le ‘’toh’’, il faut trois pierres, la grosse, la moyenne et la petite. La plus grosse, c’est vous société civile, c’est vous les jeunes, c’est sur vous qu’on s’appuie pour faire le ‘’toh’’, la moyenne, c’est la majorité, ceux à que le pays a été confié, le plus petit, c’est l’opposition. Chacune de ces pierres contribue à l’équilibre de la marmite. Sans l’une, la marmite s’effondre. La société, c’est tout ça ensemble», a expliqué Soumaïla Cissé de l’URD.
« Nous avons fait un manifeste mais après cela, il faut des manifestations. Parce que nous avons peur de la crise post électorale. Nous savons que le président ne peut pas gagner au premier tour, pour éviter de faire ce que certains ont fait, l’opposition a écrit une lettre au président du conseil de sécurité de l’ONU, de la CEDEAO et à l’Union Africaine pour leur demander comme en Côte-d’Ivoire, de certifier les résultats des élections présidentielles », a laissé entendre le chef de file de l’opposition.
Les activistes et les leaders d’associations réclament le choix d’un seul candidat
«Nous ne sommes pas contre IBK, mais contre son système. Notre défi, c’est de battre IBK dans sa commune, dans le cercle de Kangaba et dans la région de Mopti. Ce sera notre contribution, alors que chacun fasse la même chose dans d’autres contrées. C’est ce que nous appelons changement, l’alternance », a déclaré Oumar Abdou Touré, président de Kaoural renouveau international.
«Ce débat devait être fait depuis longtemps. Nous ne devons pas parler d’alternance sans parler de candidature unique. Personne ne veut se retirer pour céder à un candidat. Si nous devons aller à l’élection avec plus de10 candidats, cela n’a pas de sens, il n’y aura pas d’alternance et cela ne fera que faciliter la réélection du président IBK. Il faut un candidat sinon deux pour conduire le projet de l’alternance», a souligné Amara Sidibé du Mouvement ‘’Trop c’est trop’’.
«Alternance! Alternance! Un mot tant cité par tout le monde et chacun le définit à sa manière. Il faut éliminer cela et avoir ensemble la même définition pour l’alternance. Pour une alternance crédible, nous demandons à l’opposition de s’unir pour dégager un candidat unique sinon on ne pourra jamais faire face à ce régime à l’échéance à venir», a martelé Amadou Beidi Daou, activiste.
«Pour sortir le pays de l’impasse, il ne s’agit pas d’être à l’opposition ou contre le régime actuel. Si nous ne faisons pas attention, nous risquerons de retomber dans les mêmes difficultés. Le Mali a besoin d’alternative crédible. Il ne s’agit pas de changer de dirigeant mais plutôt le système. Il faut balayer radicalement le système au Mali», a rétorqué Adama Ben Diarra.
«Le RPM a gagné son combat, je ne peux pas admettre qu’un député d’un parti de l’opposition puisse partir d’un autre parti du même bord. Si nous ne nous unissons pas, déjà ils parlent d’une réélection dès le premier tour mais avec ce rythme, je vous assure que dès midi pile, tout sera fini. Ce que je vous demande chers candidats, c’est l’entente», a conseillé Mamedy Dramé du FARK.
«L’alternance, c’est balayer tous ces politiciens qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité. C’est de cela que nous parlons tous aux grins. Maintenant, la question que ces opposants qui parlent d’alternance doivent répondre est de nous dire pourquoi il n’est pas nécessaire de changer l’ancien système et comment leur faire confiance? Derrière chaque activiste se cache un vieux politicien auquel il obéit. Tant que nous ne retournons pas à nos valeurs sociétales, de réunion en réunion, on ira nulle part avec l’alternance », a expliqué Djimé Kanté.
«Quel contenu et quelle stratégie pour l’alternance? Si alterner consiste pour quelqu’un de changer les pensées, les façons de faire et devoirs, il est dans la dynamique de l’alternance. Ce n’est pas de changer le président IBK ni les ministres. Il faut qu’on veille à ce que la règle du jeu soit transparente. Pour cela, nous devons nous intéresser au processus électoral pour que le maximum de citoyens qui aspirent au changement puissent prendre part aux élections », a déclaré Ras Bath du CDR.
Moussa Sékou Diaby
Le Tjikan