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Alliance Mali-Burkina Faso-Niger : vers un G3 Sahel… et plus si affinités ?

Le 15 septembre, les régimes en place à Bamako, Ouagadougou et Niamey ont annoncé la création d’une « Alliance des États du Sahel », destinée à se défendre contre toute atteinte à leur l’intégrité. Le début d’une fédération putschiste destinée à s’étendre ?

Les juntes malienne et burkinabè ne ressemblent pas à des entités politiques censées rendre le pouvoir respectivement dans quatre et neuf mois. Avec le frais émoulu régime militaire autoproclamé du Niger, elles continuent de charpenter une collaboration politico-militaire à moyen terme. Nationalistes par essence, elles s’essaient à des trémolos internationalistes, en prônant le rapprochement d’États pourtant arc-boutés sur leur souveraineté.

Refusant d’envisager, en novembre dernier, le déploiement de « troupes étrangères sur le sol burkinabè », le Faso ne semble plus exclure « l’emploi », sur son sol, de la force armée d’un pays voisin… En février, c’est justement son Premier ministre qui proposait la création d’une « fédération » entre Ouagadougou et Bamako. Mais c’est finalement une « Alliance des États du Sahel » (AES) qui a été annoncée, avec le renfort d’un Niger lui aussi passé par la case putsch… Le 15 septembre, les régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont ainsi signé une charte dite « du Liptako-Gourma ».

« Architecture de défense collective »

Celle-ci établit, selon Assimi Goïta, une « architecture de défense collective et d’assistance mutuelle », en cas de rébellion ou d’agression extérieure. L’article 6 de ladite charte stipule que « toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les parties, de manière individuelle ou collective, y compris l’emploi de la force armée pour rétablir et assurer la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance ».

Si le coup d’État nigérien a galvanisé le projet de rapprochement des régimes putschistes sahéliens, la menace d’intervention militaire de la Cedeao a constitué un accélérateur certain.

Le Burkina et le Mali avaient rapidement promis une « riposte immédiate » à toute agression qui se draperait d’une tunique missionnaire de restauration de l’ordre constitutionnel. Il reste à savoir si la nouvelle Alliance pourrait être tentée par un élargissement. La Guinée n’est certes pas sahélienne et peu concernée par le péril jihadiste – la « lutte contre le terrorisme » est la « priorité » de l’Alliance –, mais certains internautes imaginent déjà sur les réseaux sociaux que la solidarité putschiste pourrait inspirer aux tenants de l’AES un désir d’accès à l’océan…

Source: jeuneafrique

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