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Allégations de violation des droits de l’homme au Mali: « le Mali n’a pas de leçon à recevoir » Me Tapo dixit

Deux communications ont marqué, hier mercredi, la conférence de presse hebdomadaire du ministre porte-parole du Gouvernement, Abdel Karim KONATE. Il s’agit de la communication écrite relative aux propositions d’orientations stratégiques pour une nouvelle politique de dynamisation de la filière coton au Mali et une communication verbale sur les violations et abus des droits de l’homme dans notre pays.

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Pour la circonstance, le porte-parole du gouvernement était accompagné par son homologue en charge de l’Agriculture, le Dr Nango DEMBELE, et celui des Droits de l’homme et de la réforme de l’État, Me Kassoum TAPO. La conférence a eu comme cadre, la salle de conférence du Secrétariat général du gouvernement.

Transformer sur place 25 % du coton produit :
Dans son exposé, le ministre de l’Agriculture, le Dr Nango DEMBELE, a expliqué que son département a présenté au conseil des ministres, d’hier mercredi, une communication écrite qui définit les orientations stratégiques pour la définition d’une nouvelle politique de redynamisation de la filière coton au Mali.
Il a rappelé que dans les années 1990, le secteur coton a connu des difficultés liées essentiellement à la baisse des rendements au champ et à la baisse des cours mondiaux de la fibre de coton. Ce qui, selon le Dr DEMBELE, a entrainé une baisse drastique de la compétitivité de la filière. Ainsi, face à cette situation, justifie-t-il, le gouvernement a arrêté un certain nombre de mesures pour relancer le secteur.
« Pour ce faire, une mission de réforme du secteur a été mise en place en février 2015. Cette mission a entrepris plusieurs réformes, notamment la création de filiales, la création de la holding CMDT et la mise en place des sociétés coopératives des producteurs de coton et leurs faitières, la mise en place de l’Office de classement du coton », a affirmé le ministre Nango DEMBELE.
Il a informé que la mesure essentielle qui consistait à donner 61 % du capital de la CMDT à un partenaire stratégique n’a pas été mise en œuvre. Cela, explique le ministre, parce que l’appel d’offres qui avait été lancé a été déclaré infructueux. Aussi, a-t-il précisé qu’au niveau des filières, la holding CMDT détient 80 % du capital et les 20 % appartiennent aux producteurs.
« L’État a jugé nécessaire de procéder à une nouvelle politique de redynamisation de la filière coton. À ce titre, le département de l’Agriculture a initié plusieurs rencontres avec les acteurs concernés. Ceux-ci ont défini leurs visions de l’évolution de la filière coton et des conditions nécessaires à la redynamisation du secteur », a noté le ministre Nango DEMBELE.
M. DEMBELE a également qu’avant d’en arriver à ce stade, les réflexions ont fait l’objet d’un atelier en 2014, au cours duquel 5 axes stratégiques ont été proposés, dont trois ont été retenus par le ministère. Il s’agit, dit-il, d’abandonner le schéma actuel qui est la holding CMDT et les quatre filiales pour créer une société privée CMDT avec une Direction nationale et des Directions régionales ; de mettre en place un schéma industriel de transformation du coton au Mali et de renforcer les acquis des sociétés coopératives des producteurs de coton et leurs faitières.
Pour le ministre de l’Agriculture, cette nouvelle politique permettra à notre pays de passer de statut de simple producteur et exportateur de la fibre et d’engager une réelle dynamique de transformation de la fibre en tissu et d’autres produits. Aussi, favorisera-t-elle la construction des pistes rurales, l’appui à la santé animale et l’appui aux femmes dans le cadre de la production maraichère dans les zones d’intervention de la CMDT.
Le ministre a indiqué qu’une fois ce schéma proposé et accepté, l’État définira les nouvelles missions de service public confiées à la CMDT.
« Le conseil des ministres a recommandé au ministère de l’Agriculture de poursuivre la réflexion, de commanditer une étude pour évaluer les différentes réformes entreprises dans le secteur et leurs impacts, de définir le rôle de la femme dans la nouvelle configuration », a affirmé le Dr Nango DEMBELE.
Avant de déclarer que l’enjeu de cette réforme éventuelle dans la filière coton qui contribue au PIB à hauteur de 15 % et fait vivre 4 millions de la population n’est pas à négliger.
Avec la concrétisation de cette politique, le Mali passera de 2 % à 25 % de la transformation de son coton sur place.

Le recadrage de Me Tapo :
Pour sa part, le ministre des Droits de l’homme et des réformes de l’État, Kassoum TAPO, dira que son département a présenté une communication verbale relative à des cas de violation des droits de l’homme, dont Mali a été saisi par la FIDH et la MINUSMA.
Selon lui, le document de la MINUSMA signale 75 cas de violations et abus de droits de l’homme, entre le premier janvier et le 31 mars 2017, qui auraient été perpétrés dans les localités de Bamako, Gao, Kidal, Ménaka, Ségou, Tombouctou, Mopti et Taoudéni.
Aux dires du ministre TAPO, ces violations concerneraient des détentions arbitraires, des traitements inhumains et dégradants, y compris dans les lieux de détention, des exhortations, des exécutions extra judiciaires, des atteintes à la séparation des catégories de détenus, des viols, l’usage excessif de la force et des intimidations.
Le ministre a noté que ces violations auraient été commises par les forces de sécurité malienne, la Barkhane, le GATIA, la CMA, le Ganda izo, la plateforme, AQMI, Ansar dine…
Il a précisé que cette communication a été faite en conseil des ministres pour montrer l’attachement du gouvernement au respect absolu et scrupuleux des droits de l’homme dans notre pays.
Me TAPO a affirmé que lors d’une rencontre qu’il a eue avec les organisations des défenseurs des droits de l’homme, ils leur ont notifié de réformer leur façon et leur approche des droits humains.
Le ministre a indiqué avoir ‘’enseigné’’ aux défenseurs des droits de l’homme qu’il ne s’agit pas simplement de jeter n’importe quelle information surtout quand elles ne sont pas documentées ni justifiées pour salir l’État et pour accabler les autorités.
« Il faut qu’ils revoient leur vision et qu’ils sachent que le combat pour les droits de l’homme est un combat commun à tous les démocrates. Il faut qu’ils sachent que la défense des droits de l’homme va avec une certaine responsabilité », a lancé Me TAPO.
Pour justifier l’engagement du Mali en faveur de la protection des droits de l’homme, le ministre a rappelé que le département de la Justice a fait adopter un texte sur la déontologie et l’éthique des surveillants de prison. Aussi, un projet de loi a été adopté pour la protection des défenseurs des droits de l’homme.
« Nous ne tomberons jamais sans ce travers des terroristes qui cherchent à faire de nous des terroristes. Ceux qui seront arrêtés dans le cadre de ces crimes seront jugés conformément aux règles du droit malien, et aux règles et conventions internationales qui protègent même les terroristes. Nous rassurons l’opinion internationale que le département est ouvert et ne cache rien. Tous les cas signalés seront vérifiés et les auteurs répondront de leurs actes », a affirmé Me TAPO. Avant de déclarer que le Mali n’a pas de leçon à recevoir sur les droits de l’homme de qui que ce soit.

PAR MODIBO KONE

 

Source: info-matin

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