Invité de Radio Foot Internationale, Aliou Cissé est revenu sur la campagne quasi-parfaite de l’équipe du Sénégal en éliminatoires de la CAN 2017. Le sélectionneur des Lions de la Téranga récuse toutefois l’étiquette de favoris pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations.
Radio Foot Internationale : Aliou Cissé, lorsqu’une équipe remporte tous ses matches en éliminatoires, fait-elle forcément partie des favorites pour la phase finale de la CAN ?
Aliou Cissé : Non, pas tout à fait. Prendre 18 points sur les 18 possibles, c’est vrai que c’est quelque chose d’exceptionnel. Cette génération de joueurs écrit une belle page de l’histoire du football sénégalais. Mais cela ne fait pas non plus du Sénégal un favori. N’oubliez pas que le Sénégal sort de deux CAN où il n’a pas passé le premier tour, que ce soit en 2012 et en 2015. On ne peut donc pas être favori. Il y a des pays beaucoup mieux outillés que le nôtre, comme la Côte d’Ivoire, le Ghana ou l’Algérie. On peut dire que le Sénégal sera un vrai outsider durant cette CAN 2017.
C’est le fait d’avoir affronté le Burundi, la Namibie et le Niger en éliminatoires de la CAN 2017 qui vous rend humble ?
Je ne partage pas le point de vue de ceux qui considèrent qu’on était dans un groupe facile. […] Vous savez que les conditions de jeu en Afrique sont difficiles. On a joué dans des conditions compliquées, avec des climats difficiles. Lorsque vous allez au Niger où il fait 45 degrés à l’ombre, en Namibie où vous évoluez en altitude après 17 heures de vol, au Burundi un pays instable politiquement, ça donne des matches pas toujours faciles à aborder. Surtout pour des footballeurs professionnels qui ont l’habitude d’un certain confort. Il a fallu les mobiliser et les maintenir en alerte. C’est ce qui nous a permis d’effectuer ce beau parcours.
Qu’est-ce qui peut veut faire dire que cette équipe-là du Sénégal évitera une troisième déconvenue de suite ? Qu’est-ce qui peut donner confiance à vos supporters ?
[…] Sur le papier, le Sénégal a un bon groupe et de bons joueurs. Mais il y a plusieurs autres éléments qui rentrent en considération. Il y a l’environnement qu’il faudra gérer ; les moyens que l’Etat va mettre en place ; la logistique qu’il faudra gérer, notamment sur le plan médical et sur le plan de l’intendance. Si tous ces aspects-là sont réunis, le Sénégal peut faire quelque chose. Je pense aussi que le jour où l’on fera moins preuve de suffisance et que l’on prendra un peu plus les autres au sérieux, peut-être que le Sénégal redeviendra ce qu’il a été.
Propos recueillis par Radio Foot Internationale,
Source: RFI