Les affrontements entre Arabes et Touaregs à Bordj, une localité algérienne située à un jet de pierre de la frontière malienne, se sont poursuivis ce jeudi 15 août. Des appels au meurtre continuent. L’armée va prendre des mesures draconiennes et durcir le ton. Le dialogue n’est plus au programme. Ces violences ont par ailleurs débordé vers le Mali voisin.
C’est le préfet qui a sollicité l’intervention des forces spéciales algériennes. Dans la nuit de mardi à mercredi, les unités d’élite ont été envoyées par avion depuis la banlieue de la capitale, car la gendarmerie de Bordj Badji Mokhtar était dépassée par l’ampleur des violences.
La frontière avec la Mali a été bouclée pour tenter d’arrêter les responsables des meurtres de la nuit. Mais les affrontements entre communautés ont repris de plus belle ce jeudi dans la journée. Ceux qui n’avaient pas de sabre se servaient de grosses pierres. Les magasins ont été pillés, les portes et les fenêtres des maisons fracassées, des bâtiments incendiés.
Les forces de sécurité mises en cause
Sur place, la population était prise de panique. Certains ont tenté de rassembler leurs affaires pour quitter la ville, d’autres se sont réfugiés chez leurs voisins. En fin de journée, l’armée algérienne semblait décidée à durcir le ton contre les acteurs des deux camps, alors que jusqu’ici les autorités locales avaient tenté de négocier.
Les forces de sécurité sont mises en cause par la population. Plusieurs habitants affirment que la gendarmerie aurait mis plus de 12h avant d’intervenir. Et selon certains, elle aurait eu tendance à protéger en priorité les populations des tribus arabes.
Des affrontements ont également éclaté à Infara, une localité malienne située à dix kilomètres de la frontière algérienne. Ce jeudi, un groupe de Touaregs armés se présentant comme une frange du MNLA a attaqué les positions du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA). Pour le moment, le bilan de ces affrontements est contradictoire. Un calme précaire règne sur place.
Source: RFI