C’est le 13e vendredi consécutif de manifestation en Algérie et plusieurs appels ont été lancés. Appel à la mobilisation pour demander le départ du président de transition et du chef du gouvernement considérés comme des figures de l’ancien régime a été lancé. Appel aussi contre l’organisation de la présidentielle prévue le 4 juillet prochain.
« Non à l’élection du 4 juillet », « Non aux militaires au pouvoir » peut-on lire sur l’une des banderoles postées sur twitter. Ce sont les deux principaux mots d’ordre de ce 13e vendredi de mobilisation. Car si le pouvoir maintient toujours son calendrier électoral, les manifestants le jugent intenable pour avoir un véritable renouvellement de la classe politique et veulent une période de transition politique.
Le dépôt des candidatures à la présidentielle se termine jeudi prochain et pour le moment pas de grande figure de l’opposition, peu de candidats ont validé leur candidature. Il faut voir si cette date pourra être maintenue.
L’autre sujet du jour, c’est le rejet de l’omniprésence de l’armée et surtout de l’homme fort du pays : le chef d’état-major. Ahmed Gaïd Salah tient les ficelles du pouvoir, mais c’est un cacique du régime Bouteflika. Un sujet qui divise néanmoins. Si à Alger le rejet est très fort, dans le reste du pays beaucoup soutiennent toujours l’armée au nom d’un certain nationalisme.
Des manifestants bousculés
Ce vendredi, le climat est particulièrement tendu, bien plus que les vendredis précédents. Pour accéder au centre-ville, il faut passer de nombreux barrages de policiers. Plusieurs sources affirment que les Kabyles et les jeunes sont refoulés. Au centre-ville, la police empêche depuis ce vendredi matin l’accès aux marches de la grande poste, des camions de police divisent la place en deux. Des premiers témoignages font état de coups de matraques et de manifestants blessés. Ces derniers, de plus en plus nombreux, veulent briser le cordon.
De leur côté, les autorités de transition poursuivent leur opération mains propres. Ce jeudi, deux procureurs d’Alger ont été démis de leurs fonctions. Idem pour le patron de l’organisme chargé de la lutte contre la corruption. Enfin, plusieurs personnalités du régime Bouteflika ont été convoquées par la justice. Beaucoup de mouvements, dont il est difficile encore d’analyser la portée. Car aucun motif pour ces démisssions et ces comparutions n’a été communiqué officiellement. Ce travail de la justice n’a en tout cas aucun aucun impact sur la mobilisation de la rue.
RFI