En Algérie, les affrontements qui ont débuté à Ghardaïa, à 600 km au sud d’Alger, le 24 décembre 2013, se sont calmés. Mais les violences ont fait au moins trois morts, plus d’une cinquantaine d’habitations ont été détruites. Dimanche, deux hommes ont été arrêtés pour meurtre et plusieurs policiers ont été suspendus pour avoir participé aux affrontements. Pourtant, les deux communautés, mozabite et arabe, sont encore très virulentes l’une envers l’autre. Dans ce contexte, certains essayent de maintenir le calme.
Dans ce quartier mozabite, des pierres bloquent encore la route. Les commerçants sont toujours en grève. Mais Mohamed Djelmami, lui, a décidé de faire tourner la laiterie. Ce Mozabite de 61 ans passe aussi ces nuits à discuter avec les jeunes de son quartier : « Il y a des jeunes qui ont voulu s’attaquer au bus qui partait par là. Je me suis interposé. J’ai dit “il n’en est pas question“. On ne peut pas se présenter aux jeunes dans des conditions pareilles si on n’a pas auparavant travaillé avec ces jeunes-là. Moi, j’ai pu avoir cet ascendant parce que ce sont des jeunes qui viennent me voir chaque après-midi. On ne peut pas venir à la dernière minute et dire “faites ça, ne faites pas ça” ».
Magasins incendiés
A Berriane, à 50 kilomètres de là, des magasins ont été incendiés pendant le week-end. Lundi matin, un retraité de la communauté arabe s’est déplacé pour appeler au calme : « On a averti les gens pour qu’ils ne tombent pas dans le piège ou dans le bourbier où nous on a passé maintenant presque un mois. La société civile doit jouer un rôle pour un retour au calme ».
Une réunion de la société civile avec certains partis politiques est prévue ce mardi 28 janvier. Le préfet de la région lui n’est pas apparu en public depuis plusieurs semaines.