Le 29 novembre représentait le quarante-et-unième vendredi de mobilisation, pour les manifestants, en Algérie. Dans la capitale, comme dans d’autres villes du pays, une foule s’est mobilisée une nouvelle fois. À moins de deux semaines de la présidentielle, ils ont continué à dire « non » au scrutin du 12 décembre.
« Il n’y aura pas de vote ». Tel était le mot d’ordre des manifestants, à Alger.
A moins de deux semaines de la présidentielle, la mobilisation ne faiblit pas.
Les contestataires continuent de s’opposer à la tenue du scrutin organisé par les autorités de transition, qu’ils considèrent comme une prolongation du régime d’Abdelaziz Bouteflika, tout comme les 5 candidats qui se présentent à l’élection.
Dans les rues de la capitale, un important dispositif sécuritaire : policiers, véhicules anti-émeutes et canon à eau. Des quartiers et des rues étaient interdites ou fermées aux manifestants. Plusieurs interpellations ont eu lieu avant même le début de la marche.
Difficile, pour le moment, d’obtenir un chiffre précis. Les manifestants ont encore une fois demandé la libération des personnes arrêtées en lien avec le Hirak. Environ 140 sont actuellement détenues, selon le Comité national pour la libération des détenus.
En fin d’après-midi la manifestation s’est dispersée dans le calme, avec la promesse d’un nouveau vendredi à venir. La question qui se pose maintenant est celle de la participation au scrutin du 12 décembre. Les Algériens iront-ils voter ? Aucun sondage n’est disponible, pour mesurer les intentions de vote.
Les autorités de transition, elles, continuent d’appeler les Algériens à se rendre massivement aux urnes.
► Les parlementaires de l’Union européenne ont voté une résolution sur la situation des libertés en Algérie. Le texte provoque la colère des autorités.
C’est une résolution non contraignante, qui a été votée jeudi au Parlement européen, à Strasbourg. Le texte, adopté par les eurodéputés lors d’un vote à main levée, condamne les arrestations arbitraires et les attaques contre des militants, des manifestants, ou encore des journalistes.
Il demande également un processus politique pacifique et ouvert pour régler la crise actuelle, qui fait descendre dans les rues des milliers d’Algériens, chaque semaine, depuis plus de 9 mois. Et alors que des dizaines de personnes ont été arrêtées depuis le mois de juin dans le cadre de ce mouvement.
La résolution n’est pas passée inaperçue en Algérie. Avant même qu’elle soit présentée au Parlement, l’homme fort du pays, le général Ahmed Gaïd Salah affirmait, mercredi, que le pays n’accepterait « aucune ingérence de quiconque ».
Même réaction de l’Assemblée nationale populaire, qui va jusqu’à dénoncer une provocation, à l’égard du peuple algérien. Ou encore du ministère algérien des Affaires étrangères qui condamne « une immixtion flagrante dans ses affaires internes », au moment où les Algériens vont élire un nouveau président « en toute démocratie et transparence », selon les termes du communiqué.
RFI