Le niveau d’alerte a été relevé jeudi à Genève où la police est à la recherche de suspects possiblement “liés au terrorisme” mais la police fédérale a dit ne disposer d’aucune information les reliant directement aux attentats du 13 novembre en France.
Le département de la sécurité genevois avait dans un premier temps indiqué dans un communiqué que les suspects étaient recherchés “dans le cadre des investigations menées suite aux attentats de Paris”.
Cette formulation était “maladroite”, a commenté la police fédérale à Berne, précisant avoir seulement averti la police genevoise d’un possible “lien avec le terrorisme”.
Un garde des Nations unies interrogé par Reuters a déclaré que les suspects étaient au nombre de quatre. Un autre garde a dit que le siège de l’Onu dans la ville était en état d’alerte maximale. Des gardes de sécurité armés de fusils automatiques se sont postés aux accès pour voitures, mesure très inhabituelle.
“Les autorités genevoises ont reçu (mercredi) après-midi de la part de la Confédération le signalement d’individus suspects susceptibles de se trouver à Genève ou dans la région genevoise”, lit-on dans le communiqué du département de la sécurité genevois.
“Des investigations sont menées en étroite collaboration avec les services nationaux et internationaux afin de pouvoir localiser et interpeller ces individus.”
“En l’état actuel et pour d’évidentes raisons opérationnelles, aucune information supplémentaire ne pourra être donnée concernant ces investigations”, ajoute la police genevoise.
Les services de renseignement suisses ont établi une liste de 71 personnes qui se sont rendues, ou sont soupçonnées de s’être rendues, au Proche-Orient depuis 2001 pour participer à des conflits armés.
Treize d’entre elles étaient rentrées en Suisse à la fin novembre, selon des chiffres diffusés ce mois-ci par les services fédéraux.
Le procureur général de la Confédération a ouvert jusqu’à présent 33 enquêtes pour des liens présumés avec le “terrorisme islamique”, dont une dizaine en octobre et novembre, a précisé sa porte-parole.
Les autorités suisse et française disent également travailler en étroite coordination depuis le 13 novembre.
(Stéphanie Nebehay; Jean-Stéphane Brosse et Nicolas Delame pour le service français, édité par Tangi Salaün)