32,6 milliards de Fcfa, c’est le montant alloué à la subvention de l’engrais lors de la campagne 2017-2018. L’information a été donnée au cours de la conférence de presse animée par le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, lundi dernier, dans les locaux de son département. Avec l’adjoint au Directeur National de l’Agriculture (DNA), Oumar TAMBOURA, Cheick Oumar Doucouré de la CMDT, le DG de l’OHVN, Mahamadou Kané et le Directeur des Finances et du Matériel du ministère de l’Agriculture, Soumana Daou, les journalistes ont été entretenus sur la campagne agricole 2017-2018 ainsi que sur le nouveau système de distribution des engrais subventionnés.
Parlant de la situation phytosanitaire, le conférencier a évoqué des attaques de chenilles légionnaires dans les grands bassins de production de maïs, en début de saison. De même, a-t-il indiqué, vers la fin du mois de septembre, la présence d’oiseaux granivores a été signalée dans la bande sahélienne du pays notamment à Nioro du Sahel, l’Office du Niger, et l’Office riz Mopti. Le Secrétaire général a assuré toutefois que l’impact de l’attaque des chenilles a été limité grâce aux efforts conjugués des acteurs.
Pour ce qui est de l’engrais subventionné, M. DEMBELE dira que la prévision était de 172 555 tonnes pour la campagne de saison et la campagne de contre saison. Selon lui, à la date d’aujourd’hui, les placements ont porté sur 149 135 tonnes d’engrais, soit 80%. Et d’ajouter que les 20% restants vont couvrir la contre-saison du riz. Les producteurs qui ont bénéficié de l’engrais subventionné sont au nombre de 587 409 personnes dont 20% de femmes, a-t-il souligné, avant que l’adjoint au Directeur National de l’Agriculture (DNA), Oumar TAMBOURA, ne déroule l’historique de la subvention et les différents mécanismes qui lui sont applicables notamment les cautions techniques et le nouveau mécanisme initié cette année. Il a noté à ce sujet que l’objectif de la subvention est de fournir aux paysans un engrais de bonne qualité et à temps. Et M. TAMBOURA de mentionner que c’est pour assurer la transparence dans la distribution de l’engrais subventionné, que les cautions techniques ont été instaurées de 2011 à 2017. Pour la campagne en cours, soutient-il, de nouveaux mécanismes ont été expérimentés dans le souci de perfectionner davantage le système. Il s’agit du mécanisme de distribution de l’engrais avec l’implication du ministère de l’Economie et des Finances et de la distribution électronique de l’engrais. L’objectif de ce système électronique est de relier les producteurs aux fournisseurs en éliminant tous les intermédiaires, a expliqué M. Niambélé du WAPP. Pour leur part, les responsables de la CMDT, Cheick Oumar Doucouré, et de l’OHVN, Mahamadou Kané, ont planché tout à tour sur les mécanismes en vigueur aux niveaux de leurs structures respectives pour la gestion de l’engrais subventionné. Selon eux, celle-ci se fait par un Groupement d’Intérêt Economique (GIE) avec l’implication d’une commission de réception composée de la CMDT et de l’OHVN, des producteurs et d’un représentant de l’Etat. Le bordereau de réception est signé par le magasinier du fournisseur et celui des villageois pour attester la réception de l’engrais.
Le Directeur des Finances et Matériels du ministère de l’Agriculture, Soumana Daou, a informé que cette année le montant alloué à la subvention de l’engrais est de 32,6 milliards, soit 12 milliards pour la CMDT et 20,6 milliards pour l’Etat. Le choix des fournisseurs fait l’objet d’un appel d’offres auquel toute personne physique ou morale autorisée à importer l’engrais peut postuler, a-t-il expliqué en révélant au passage que 69 dossiers d’offres ont été réceptionnés sur lesquels la commission de dépouillement a retenu 49 entreprises pour divers lots sur l’ensemble du territoire national et selon les critères de sélection bien établis : localisation et niveau de décentralisation des magasins et points de vente du fournisseur, sa capacité de stockage, sa régularité fiscale, etc. Le même fournisseur peut ainsi être retenu à la fois pour Bamako, Ségou et Mopti, entre autres, à condition d’être apte à rendre disponible l’engrais aux différentes localités.
Par rapport aux critères de choix, précise le représentant de la DNA, tous les producteurs ont droit à la subvention quelle que soit la catégorie (petit, moyen ou grand producteur)». Et de signaler que les cultures ne sont pas toutes subventionnées ou du moins ne le sont pas dans les mêmes proportions. La riziculture à maîtrise totale, le blé, le maïs rubrique et le coton le sont par exemple à 100%, tandis que la subvention est de 50% pour la riziculture sans maîtrise de l’eau et le maïs conventionnel et que le mil et le sorgho ne sont subventionnés que dans les seules régions du Nord.
Amidou Keita
Source: Le Témoin