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Agriculture : le développement de l’Afrique et la santé de sa population passent par l’agriculture biologique et écologique»

C’est du moins, ce qu’a laissé entendre des professeurs et chercheurs maliens de l’IPR/ISFRA de Katibougou. C’était lors d’une conférence-débats organisée, le samedi 10 décembre, à l’Institut polytechnique rural de formation de recherche appliquée (IPR/ISFRA) de Katibougou sur le thème : «l’agriculture biologique et écologique : enjeux et perspectives ». Ce thème d’actualité brûlante a été débattu par de nombreux conférenciers notamment, l’honorable Tiassé Coulibaly et non moins président de l’AOPP ; le directeur des études de l’IPR, Lassine Soumano ; le coordinateur de l’Association des organisations professionnelles paysannes (AOPP), Seydou Tangara ; et le point focal au Mali du programme agriculture biologique et écologique, Amadou Coulibaly.

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Cette conférence avait pour objectif d’informer les étudiants de l’IPR, le monde rural sur le programme de promotion et de développement de l’Agriculture écologique biologique et surtout sur ses avantages et perspectives pour le Mali, l’Afrique et le monde entier. Elle a été suivie avec intérêt par plus d’une centaine d’étudiants et professeurs de l’IPR de Katibougou.

Le coordinateur de l’AOPP, Seydou Tangara a, dans son exposé, expliqué largement le projet de l’union africaine sur l’Agriculture biologique et écologie (ABE).

Le projet ABE est une initiative des chefs d’Etat africains. Au Mali, le projet est porté par l’AOPP. L’Institut polytechnique rural de Katibougou (IPR/ISFRA) est chargé de la communication et l’Institut d’économie rurale (IER–Sikasso) s’occupe de la recherche.

Cette conférence initiée par l’IPR visait à informer les populations sur l’agriculture biologique.

Il ressort des présentations des conférenciers que l’agriculture biologique est un système de production qui maintient et améliore la santé des sols, des écosystèmes et des personnes. Elle s’appuie sur des processus écologiques, la biodiversité et des cycles adaptés aux conditions locales, plutôt que sur l’utilisation d’intrants ayant des effets adverses. L’agriculture biologique allie tradition, innovation et science au bénéfice de l’environnement commun et promeut des relations justes et une bonne qualité de vie pour tous ceux qui y sont impliqués.

L’agro-écologie recouvre un ensemble de techniques agricoles visant à travailler le sol de façon à respecter les conditions physiques, chimiques et biologiques nécessaires à la restauration et au maintien à long terme du potentiel productif : semis direct, sous couvert végétal, utilisation de plantes de couverture, de trous de semis, fertilisants naturels, haies vives, etc. Il s’agit d’une démarche qui associe le développement agricole à la protection de l’environnement et aux pratiques culturelles. Ses objectifs principaux sont : faire évoluer l’agriculture orientée actuellement sur le quantitatif et l’économique strict, vers une agriculture qualitative visant la satisfaction des besoins dans une dynamique de durabilité.

Au Mali, ce système d’agriculture est pris en compte par la Loi d’orientation agricole (2006), le Schéma directeur du développement rural (1996) et par des textes régissant la décentralisation et du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (2011-2017).

Les principes de l’agriculture biologique et écologique

Le professeur Amadou Coulibaly a indiqué que l’agriculture biologique et écologique, contrairement a l’agriculture conventionnelle, est basée sur des principes. Il s’agit du principe de santé (l’agriculture biologique devrait soutenir et améliorer la santé des sols, des plantes, des animaux, des hommes et de la planète, comme étant une et indivisible) ; le principe d’écologie (l’agriculture biologique devrait être basée sur les cycles et les systèmes écologiques vivants, s’accorder avec eux, les imiter et les aider à se maintenir) ; le principe d’équité (l’agriculture biologique devrait se construire sur des relations qui assurent l’équité par rapport à l’environnement commun et aux opportunités de la vie) et le principe de précaution (l’agriculture biologique devrait être conduite de manière prudente et responsable afin de protéger la santé et le bien-être des générations actuelles et futures ainsi que l’environnement).

L’historique de l’agriculture biologique au Mali et Aperçu sur son développement en Afrique de l’Ouest

Aux dires des conférenciers, la porte d’entrée de l’agriculture biologique au Mali a été le coton biologique à partir des années 1998 à la suite de la crise du coton conventionnel. Et des résultats encourageants ont été réalisés sous l’accompagnement de Helvetas-Mali.

L’IPR de Katibougou, dira le directeur des études, est le précurseur de l’agriculture biologique en Afrique francophones occidentale.

Le coton bio est cultivé par plus de 220 000 petits agriculteurs dans 22 pays à travers le monde. Bien que la fibre bio ne représente que 0,76% de la production mondiale de coton, il faut noter qu’elle a progressé de 20% entre 2008 et 2009. Le Bénin, le Sénégal, le Burkina Faso, le Togo, le Mali, le Ghana sont des pays d’Afrique de l’Ouest actifs sur les labels bio et bio- équitable.

Les conférenciers ont rappelé que les défis de l’agriculture malienne sont principalement de trois ordres : produire en quantité et en qualité une nourriture diversifiée pour une population en pleine croissance en assurant un revenu digne aux paysans, paysannes ; résister face aux impacts négatifs des changements climatiques, à la baisse des rendements et de la productivité qui s’en suit ; et produire tout en permettant la restauration de l’environnement et des ressources naturelles base de tout processus de durabilité.

Face à ces défis, le point focal du projet ABE, Amadou Coulibaly a affirmé que «l’Afrique a son avenir dans l’agriculture biologique et écologique ». Il a ajoute que «le développement de l’Afrique et la santé de sa population passent par l’ABE. On ne peut plus nier aujourd’hui les avantages du bio sur le plan environnementale et sanitaire. Notre environnement est aujourd’hui malade et nous sommes tous malades à cause de la mauvaise qualité des produits alimentaires due à la mauvaise pratique de agricole».

Heureusement, l’Afrique a déjà amorcé la promotion et le développement de l’ABE. L’Union africaine (UA) s’est fortement engagée dans cette dynamique. Elle assure la présidence de la commission de suivi de l’initiative, notamment pour faciliter son intégration dans les politiques agricoles des pays africains.

Il a été surtout précisé au cours de la conférence que l’ABE n’a rien à voir avec les organismes génétiquement modifiés (OGM). Selon les chercheurs maliens, l’éventuelle introduction des OGM au Mali constitue une menace grave pour les initiatives AEB en développement.

L’honorable Tiassé Coulibaly a salué l’organisation de la conférence-débats sur l’ABE et a souhaité que de telles initiatives soient multipliées pour informer les populations sur les meilleurs systèmes agricoles à adopter.

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