Le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche s’est imprégné des préoccupations des paysans, éleveurs et pêcheurs de Tintelout et Niafunké. Mahmoud Ould Mohamed s’est rendu à cet effet dans ces localités jeudi dernier, après l’étape de Tombouctou. Il était accompagné de son collègue commissaire à la sécurité alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Mali et du gouverneur de région, le commissaire divisionnaire de police, Bakoum Kanté.
Première étape de cette immersion : le périmètre dénommé Inalkari de Tintelout, à 35 km à l’ouest de Tombouctou, dans la Commune rurale d’Alafia. La délégation, qui a constaté l’impact des inondations sur l’ensemble du périmètre, a visité le magasin de stockage de la localité d’une capacité de 500 tonnes. Les producteurs ont jugé nécessaire la réhabilitation de la digue de ceinture, leur équipement, l’appui en intrants et l’accompagnement des victimes en vivres.
De ce champ, le ministre Mahmoud Ould Mohamed a mis le cap sur Niafunké où il a visité le centre de traitement et de conditionnement de poisson. Réalisée dans le cadre du Projet d’appui au développement de la pêche continentale (Padepeche), l’infrastructure est la propriété de l’Office de développement de la pêche et de l’aquaculture dans le Delta intérieur du Niger (ODPA-Din). Elle est bâtie en remblai, partiellement dans le lit du fleuve, sur un hectare. En phase d’achèvement, les travaux ont été stoppés en 2012 suite à l’insécurité. Elle a été occupée par les terroristes, avant d’être pillée. Il faut signaler la dégradation du talus par le courant d’eau. Pour sa réhabilitation, il a besoin d’un financement de 238.449.525 Fcfa.
De cette infrastructure, le visiteur a inspecté le chantier de construction du magasin de stockage de Ousmane Macinanké et ses stocks à l’Opam. Au terme de ce périple, le ministre a rencontré les paysans et autres acteurs intervenant dans les domaines au niveau du Cercle de Niafunké. Prenant la parole, le maire de la Commune de Soboundou, Samba Bah a déploré le manque d’infrastructures et de surfaces aménagées. L’édile a sollicité l’aménagement de certaines mares, l’installation d’étangs piscicoles et des appuis en équipements pour faciliter le développement de la circonscription.
Le préfet Namakan Touré, quant à lui, a établi un bilan sommaire de la campagne agricole marquée, selon lui, par une pluviométrie jugée assez satisfaisante mais mal répartie dans l’espace et dans le temps. «181 ménages soit 1.086 personnes touchées par les inondations provoquées par la pluie. 55,5 hectares ont été infectés durant la campagne», a révélé l’administrateur civil.
Le porte-parole des agriculteurs a insisté sur les pertes dues aux inondations, au niveau notamment des périmètres en maîtrise totale de l’eau. D’où la nécessité de la poursuite des aménagements hydro agricoles pour sécuriser les productions agricoles, de la consolidation des digues de ceinture, de la réalisation d’infrastructures, l’équipement des organisations paysannes, de l’exécution des actions de résilience, du développement de l’irrigation d’appoint pour minimiser les effets de la sécheresse, a préconisé Boubacar Tangara.
Le représentant de l’Union des éleveurs, Moustaphe Ouane a sollicité la construction d’un abattoir semi-moderne, d’une unité de lait à Niafunké et à Léré, et la réhabilitation des pâturages dunaires (cram-cram). En réponse, le ministre a assuré avoir pris bonne note des doléances soumises. Il a ajouté trouver des solutions, dans la mesure du possible, à certains problèmes pour accroître dans l’immédiat la production et la productivité. Cela dans toutes les régions du pays où le potentiel existe.
Envoyés spéciaux
Aminata Dindi SISSOKO
Bounama MAGASSA
Source : L’ESSOR