Les pelouses anglaises font face à une inquiétante série d’agressions de joueurs par des supporters. Elles ternissent l’image du football et interrogent sur la sécurité des joueurs.
La scène a choqué. À la neuvième minute du Second City Derby, le 10 mars, un supporter de Birmingham se rue sur Jack Grealish, milieu de terrain et capitaine d’Aston Villa, et lui assène un coup. Immédiatement maîtrisé par un stadier, il a écopé le 11 mars d’une peine de 14 semaines de prison et de 10 ans d’interdiction de stade. Il doit en outre s’acquitter d’une indemnisation de 100 livres. Le milieu, furieux, avait pu reprendre le match, marquant le but victorieux de son équipe à la 70ème minute (1 – 0). Grealish a confié se « sentir chanceux », car « cela aurait pu être bien pire si le supporter avait eu une arme ». Connus pour l’intensité, l’engagement, les chants, les championnats anglais le sont aussi pour la configuration des stades, qui fait que les supporters sont très près des pelouses, et donc des joueurs. Quelques heures après l’agression de Grealish, lors du match entre Arsenal et Manchester United, un fan des Gunners a pénétré sur le terrain pour fêter le deuxième but de son équipe, bousculant au passage Chris Smalling. Ce qui a fait réagir Ashley Young, le capitaine des Reds Devils. « C’est la troisième fois du week-end qu’un fan entre sur la pelouse. Si ces personnes venaient avec quelque chose, les joueurs seraient en danger ». Young tient à ce que le phénomène cesse rapidement. « C’est définitivement quelque chose que la FA, la Premier League et la FIFA doivent faire ».
En 2017, à l’occasion du 2ème tour de la League Cup entre Blackburn et Burnley, un fan avait réussi à pénétrer sur le terrain juste après l’ouverture du score de Burnley. Il s’en était pris à deux joueurs adverses, Ashley Westwood, pris à la gorge, et James Tarkowski, poussé au sol. Le manager de Burnley, Sean Dyche, avait fait part de son incompréhension. « La sécurité des joueurs est primordiale. Il y a un temps, les gens passaient sur le terrain. C’était une plaisanterie un peu stupide. Mais il y a maintenant des choses différentes. Il semble y avoir plus de colère, plus d’animosité ».
Journal du mali