Macky Sall a eu le privilège de parler à la tribune de l’Ag de l’Onu en deuxième position grâce aux Etats-Unis, qui ont décidé de permuter avec le Sénégal dont le passage était prévu aujourd’hui. Pour Washington, c’est une façon de montrer qu’il tient à faire passer les priorités du continent en premier et aussi de courtiser ses différents Etats dans sa bataille contre Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine.
Par Bocar SAKHO – C’est une entorse à la règle. Macky Sall dont le passage à la tribune de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, était prévu ce matin en 7e position selon l’ordre de tirage au sort, s’est exprimé hier en deuxième position juste après le Brésil.
Si dans la tradition des Nations unies, le Président brésilien ouvre toujours le bal (exception au tirage au sort), il est suivi par un dirigeant américain. Pour les Usa, ce privilège est dû au fait qu’il est le pays-hôte des Nations unies dont le siège est à New York. Les Etats-Unis ont décidé de permuter avec le Sénégal qui a délivré le message de l’Afrique dès l’ouverture de la 77ème Assemblée générale de l’Onu. Colonne vertébrale de la coopération américaine en Afrique, notre pays dirige aussi l’Union africaine. Et le fait de donner au président de l’Union africaine (Ua) la possibilité de prendre la parole au premier jour du débat de haut niveau à une place très enviable, est un signe «d’amitié à l’endroit de notre pays et de son Président, mais aussi et surtout la confirmation de l’émergence géopolitique de l’Ua».
Avec la guerre en Ukraine, qui a provoqué «un hiver de grogne» et «des divisions géopolitiques», selon le Secrétaire de l’Onu, le monde s’est retrouvé en pôles comme du temps de la Guerre froide. A New York, les pays africains seront fortement courtisés par les Occidentaux lors de cette Ag de l’Onu, qui a une portée diplomatique plus accentuée que les années précédentes.
Avec plus de 50 pays membres de l’Assemblée générale de l’Onu, l’Afrique pèse dans certaines résolutions. Depuis l’éclatement de ce conflit, le monde occidental tente d’enrôler plusieurs pays du continent dans sa tentative de museler Moscou. Mais, la plupart ont opté pour la neutralité ou de s’aligner sur les positions russes. Même hier, Emmanuel Macron a demandé aux pays du Sud de choisir leur camp. Il faut savoir que lors du vote par l’Assemblée générale des Nations unies, de la résolution condamnant «l’agression russe contre l’Ukraine», le 2 mars dernier, 35 Etats s’étaient abstenus de soutenir ladite résolution et d’autres pays comme le Mali avaient carrément voté contre elle.
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Source : Le Quotidien.sn