DÉCRYPTAGE – Au fil des crises, la France est devenue le bouc émissaire parfait pour dédouaner les élites africaines de leurs échecs, comme de leurs dérives antidémocratiques.
Après avoir plié bagage au Mali, en Centrafrique et au Burkina Faso, réinstallé son influence militaire au Niger mais de manière plus discrète, Paris pensait avoir enrayé l’épidémie de rébellions contre la France en Afrique francophone. «Les Africains vont se lasser des exactions commises par Wagner comme des fausses promesses de Poutine. Ils finiront par regretter la France», affirmait récemment un diplomate. La perte du principal allié de Paris dans la région, le président nigérien Bazoum, prouve au contraire que la théorie des dominos se poursuit, dans sa version russe. Même si Moscou n’est pas mêlé au coup d’État, la chute du régime est de nature à donner le coup de grâce à l’influence de la France en Afrique et à conforter celle de la Russie.
Paris ne perd pas seulement la pièce maîtresse de son dispositif militaire depuis que le Niger était devenu le dernier point d’appui de son dispositif antiterroriste au Sahel ; mais aussi un acteur stratégique, crucial pour la lutte contre le djihadisme…