Vendredi 20 avril 2018, les Sud-africains ont fait face à une vaste manifestation à Mahikeng demandant le départ du Premier ministre de la province. Le président Cyril Ramaphosa s’est présenté pour demander le calme.
Depuis le début de la semaine dernière, la Sud-Afrique fait face à une vague de manifestations au cours desquelles des magasins ont été détruits, des véhicules incendiés et des personnes arrêtées. La situation est montée d’un cran le vendredi matin dans le quartier de Mahikeng. Ainsi les magasins, les écoles voire tous les services publics ont été obligés de s’interrompre. Les manifestants demandent la démission du Premier ministre Supra Mahumapelo de leur province située au nord-ouest d’Afrique du Sud.
Les manifestants accusent ce dernier de corruption, se plaignent du manque de service public. Un manque ayant occasionné des mouvements de grève conduisant à la mort de deux patients faute de soins dans une clinique de ladite province. Supra Mahumapelo est au pouvoir depuis 1994, il faut dire depuis la fin de l’apartheid. Il est membre de la majorité présidentielle (ANC). Pour disperser les manifestants, la police a tiré des balles en caoutchouc.
Cyril Ramaphosa a été obligé de mettre fin à sa participation à la réunion des chefs de gouvernement du commonwealth à Londres afin de s’enquérir de près de la situation qui sévit dans son pays. À cet effet, il a « appelé au calme et au respect des lois dans la province. » Il a tenu à adresser un message rassembleur au peuple de cette localité les invitant à formuler leurs revendications « par des moyens pacifiques plutôt que par la violence et l’anarchie. » À la police, il leur demande « la plus grande retenue ». M. Ramaphosa s’est entretenu vendredi à la mi-journée avec la direction régionale de l’ANC afin de trouver une solution rapide à la crise. « Nous allons agir aussi vite que possible pour apporter une réponse à tous les problèmes qui ont été évoqués », dixit Ramaphosa. A ce titre, il promet l’ouverture dans un futur proche des concertations au sein du parti pour que ces genres d’incidents ne se produisent plus jamais.
Faudrait-il noter que Ramaphosa est victime de son continuum politique. En arrivant au pouvoir, il a voulu continuer à travailler avec des membres du gouvernement de Jacob Zuma, le président démissionnaire. Or, nous savons que ce dernier était également accusé de corruption par les Sud-Africains. C’est la raison pour laquelle la décision de Ramaphosa de vouloir reconduire dans son équipe des membres de cet ancien gouvernement avait provoqué des vagues d’indignations. Les raisons de la peur des uns et des autres se font de plus en plus sentir.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays