Samedi 14 avril 2018, Winnie Mandela a rejoint sa dernière demeure auprès de son ex-mari, Nelson Mandela. Morte le 2 avril dernier, la « mère de la nation » a été inhumée avec toutes les reconnaissances qu’on lui devait.
Le stade d’Orlande à Soweto a servi de cadre le samedi 14 avril 2018 à l’inhumation de Winnie Mandela. Ce vieux stade a accueilli une foule nombreuse composée de plusieurs nationalités toutes venues pour le même but. Des chefs d’État ont pu effectuer le déplacement pour y prendre part. Cette grande place publique a commencé à se garnir depuis tôt le matin en attendant l’inhumation de la combattante antiapartheid prévue pour l’après-midi. Moment d’émotion pour les uns, de joie pour d’autres. Plusieurs cérémonielles étaient à l’œuvre lors ce moment inoubliable.
En attendant cette occasion, des discours ont été tenus que nous pouvons qualifier de discours provocateurs adressés à tous ceux qui faisaient de cette grande dame leur ennemi. En effet, la fille de la défunte, Zenani, n’a pas caché ce sentiment. Cette dame n’a pas daigné à rappeler tous les discours offensant à l’encontre de sa mère défunte.
C’est la même voie qu’a choisie Julius Malema, le Commandant en chef des Combattants pour la liberté économique. Celui-ci rappelle les luttes engagées par Winnie Mandela dans le cadre des questions relevant du domaine foncier. Elle a fait de la terre une force symbolique et matérielle dont la mauvaise gestion peut engendrer des guerres civiles. Julius Malema ne s’est pas abstenu à accuser certains ennemis de Winnie Mandela présent dans le stade. Il les indexe comme ayant contribué à la « diabolisation de Winnie Mandela ». « Tu as été trahie par les tiens. Certains de ceux qui t’ont vendu au régime (de l’apartheid), ils sont là et ils pleurent plus fort encore que ceux qui ont été à tes côtés », dit-il.
Ces discours ou plutôt ces attaques frontales vont voir leur point de chute dans le discours du président Cyril Ramaphosa. Aux dires de celui-ci, beaucoup de ces accusations visent sa personne. Cela est compréhensible si nous savons que l’atmosphère n’était pas aussi tendre entre Winnie et certains membres de l’ANC.
Parmi les invités d’honneur à cette cérémonie se figure le président congolais Dénis Sassou NGesso. Celui-ci a tenu à exprimer tout l’attachement de son pays aux causes que défendait cette militante convaincue. « Le Congo vient de perdre un modèle dont le parcours de premier plan est une source d’inspiration enrichissante. Winnie nous laisse un héritage, le sens élevé de l’honneur et de l’engagement devant une cause noble, malgré les risques encourus, y compris au péril de sa vie », affirme le président Congolais
Fousseni TOGOLA.
Source: Le Pays