L’ANC (Congrès National Africain) constitue le principal parti d’opposition au pouvoir depuis 1991, année où l’apartheid prit fin en Afrique du Sud. L’actuel président d’Afrique du Sud, Jacob Zuma, est un fruit de ce parti politique. Depuis déjà quelque temps, des reproches vont à son encontre pour des faits qui pourront discréditer le parti aux yeux des citoyens d’Afrique du Sud. Zuma est alors objet de polémique dans son pays et dans son parti.
Lundi 5 février, les membres de l’ANC se rencontrèrent avec pour ordre du jour la destitution du président Zuma qui est susceptible de passer devant le tribunal pour des délits qu’il a commis. On lui reproche notamment des violences sexuelles, de la corruption, de la fraude, etc. Zuma aurait perçu 783 pots-de-vin ; il est également poursuivi par la cour constitutionnelle qui veut qu’il rembourse à l’État une somme s’élevant à 480.000 euros qu’il aurait utilisé à titre privé ; une somme issue du denier public.
Sachant bien qu’il est passible de poursuite judiciaire sans l’immunité présidentielle, Zuma avait tenté plusieurs coups, par exemple le soutien de la candidature de NKosazana Dlamini Zuma, son ex-épouse à la vice-présidence de L’ANC. La victoire de celle-ci à ce poste garantissait sa propre victoire aux présidentielles de 2019 et le protégeait dès lors contre toute poursuite devant les tribunaux. Heureusement ou malheureusement que celle-ci perd les élections devant Cyril Ramphosa.
Depuis son arrivée au pouvoir, Ramphosa et son comité exécutif prévirent le départ de Zuma. Lors d’une conférence tenue les 20 et 21 janvier derniers, il a surtout été question de cette démission de Zuma afin de redonner au parti toute sa popularité ; une popularité qui diminue du jour au lendemain. Les membres de l’ANC ne sont pas prêts à accepter cela, ils désirent garder leur popularité par tous les moyens. Puisque la baisse de leur popularité est due au comportement de l’actuel président, alors il convient de demander sa démission. À cette question, Marianne Séverin, membre du parti populaire, pense : « Le départ de Zuma permettrait au parti de gagner en crédibilité tant au niveau national qu’international. Et de reconquérir des grandes métropoles, comme Johannesburg perdue lors des dernières élections en 2014. »
Le plus grave aux yeux des membres de ce parti, qui est d’ailleurs un vieux parti puisqu’il date depuis des temps de Nelson Mandela qui est son créateur, est la préservation de l’intérêt du parti et non des intérêts d’un seul individu, Zuma. Ce dernier ne doit pas être la cause de leur décrédibilisation aux yeux de la population. Il faut alors exiger qu’il démissionne démocratiquement pour sauver son propre honneur. Le débat semble houleux puisque d’autres pensent qu’il conviendrait de laisser Zuma terminer son mandat qui doit arriver à son terme en 2019. Affaire à suivre.
Fousseni TOGOLA
Le Pays