Au moins 17 personnes sont décédées à la suite d’une épidémie de choléra dans le township de Hammanskraal, dans la banlieue de Pretoria, la capitale de l’Afrique du Sud, ont annoncé les autorités mercredi.
Le bilan s’est alourdi par rapport aux 10 décès signalés par les autorités sanitaires locales en début de semaine. Les autorités ont indiqué qu’il y avait 29 autres cas de choléra confirmés en laboratoire, tandis que 67 personnes ont été admises dans un hôpital et des cliniques pour des infections gastro-intestinales.
Les autorités sanitaires doivent encore confirmer la source exacte de l’épidémie de choléra, mais la mauvaise gestion des eaux usées et l’instabilité des autorités locales dans la capitale sud-africaine ont été mises en cause. La municipalité de Tshwane, qui englobe Pretoria et ses environs, a connu au moins cinq maires différents depuis que le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), a perdu le contrôle des élections locales en 2016.
Une station d’épuration de Pretoria, responsable de la gestion des eaux usées pour une grande partie de Hammanskraal, a besoin de rénovations urgentes dont le coût est estimé à environ 130 millions de dollars et ne fonctionne pas correctement depuis des années, a déclaré le maire de la ville.
L’Afrique du Sud est le dernier pays d’Afrique australe à connaître une épidémie de choléra, après les décès survenus cette année au Zimbabwe voisin et au Malawi. En février, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré que les cas de choléra en Afrique augmentaient de façon exponentielle dans le cadre d’une recrudescence mondiale. Au moins 12 pays africains ont signalé des épidémies de choléra cette année.
Les autorités sanitaires zimbabwéennes ont confirmé neuf décès récents et 28 autres cas suspects de choléra depuis février. Le ministère de la Santé a déclaré avoir enregistré 1 404 cas suspects de choléra et 359 cas confirmés en laboratoire.
Le Malawi a signalé en début d’année que plus de 1 000 personnes étaient décédées à la suite d’une épidémie généralisée qui s’est déclarée en mars 2022. Selon l’OMS, il s’agit de la pire épidémie de choléra que le Malawi ait connue depuis 20 ans, avec plus de 36 000 cas.
Le choléra est une maladie d’origine hydrique causée par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. L’infection est extrêmement virulente, bien qu’elle puisse être facilement traitée une fois identifiée.
L’ONG Gift of the Givers a distribué plus de 3 200 bouteilles d’eau scellées de 5 litres à l’hôpital local Jubilee de la communauté de Hammanskraal et aux cliniques environnantes où les patients sont traités.
Au Zimbabwe voisin, un pays qui a déjà connu des épidémies mortelles de choléra, les autorités affirment que la capitale, Harare, est en train de devenir l’épicentre de l’épidémie actuelle. Les habitants de certaines banlieues sont privés d’eau du robinet depuis des mois, ce qui les oblige à creuser des puits et des forages peu profonds qui ont été contaminés par des eaux usées brutes s’écoulant de canalisations qui ont éclaté.
Les cas de choléra en Afrique ont été attribués à des problèmes d’assainissement locaux, mais aussi à des facteurs climatiques tels que les cyclones et les inondations qui ont récemment frappé certaines régions d’Afrique australe, ainsi qu’à une pénurie mondiale de vaccins contre le choléra.
Source : africanews