L’activité touristique a chuté de 6% depuis 2015 et les recettes générées de 3%, en raison essentiellement des menaces terroristes dans les huit Etats-membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) s’est alarmé mercredi cet organe de gestion de la monnaie commune, le franc CFA.
“En 2015, nous avons enregistré une baisse de l’ordre de 6% du flux de touristes due au contexte sécuritaire lié aux différentes attaques terroristes”, a expliqué à l’ADP, Gustave Assourdi, un responsable de l’UEMOA, en marge d’une réunion d’experts sur la relance du secteur à Niamey.
Dans la même période, les recettes ont chuté de 3% pour se situer à 539 milliards de CFAO (822 millions d’euros), a précisé M. Assourdi.
“2015 et début 2016 ont été difficiles” et le tourisme qui “représente 2,1%” du PIB communautaire “se porte plutôt mal”, s’est-il indigné.
Il a indiqué que les attaques des jihadistes “ont porté atteinte aux sites” touristiques de l’espace communautaire, alors que plusieurs États dont le Niger, le Burkina Faso et le Mali, sont toujours classés dans “la ligne rouge” par les pays occidentaux, gros pourvoyeurs de touristes.
Seule la Côte d’Ivoire, la locomotive économique de l’UEMOA, fait figure d’exception, en dépit des récentes attaques jihadistes contre des sites touristiques près d’Abidjan.
“Nous sommes à une croisée des chemins, mais le tourisme ne se porte pas mal en Côte d’Ivoire”, estime Germain Aphing-Kouassi N’Dri, le représentant ivoirien à la rencontre.
En 2012, l’apport du secteur touristique au PIB qui était de “0,6% du PIB” est passé “à près de 5% depuis 2014”, a-t-il dit. En revanche, au Mali et au Burkina où des hôtels ont été frappés en 2015 et 2016 par les terroristes, le tourisme est mal en point.
“Beaucoup d’opérateurs ont fermé, des employés sont licenciés ou mis en congé technique”, a noté Gougnafier Caribou, un expert du Mali.
Au Burkina, “2.900 réservations de chambres, onze congrès internationaux et des festivals ont été annulés”, a aussi relevé, Abdoulaye Sankara, le délégué du Burkina Faso.
Pour donner un second souffle au secteur, l’UEMOA mise sur la promotion du “tourisme inter-communautaire”.
“Nous devons travailler sur ce marché intérieur pour repositionner le secteur touristique”, a affirmé Gustave Diasso.
L’UEMOA regroupe sept pays francophones d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et la Guinée Bissau (lusophone), pour un bassin de population de 90 millions d’habitants.