Lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, tenu cette fin de semaine à Addis-Abeba, les propos méprisants du président des Etats-Unis ont été évoqués. Les dirigeants africains, au lieu d’évoluer en exigeant à l’unisson des excuses publiques au dirigeant américain, sont demeurés dans leur rhétorique, en se bornant à ne faire que des condamnations de principe.
Alors qu’au même moment que se tenait leur sommet, Donald Trump continuait à se moquer des peuples africains, en chargeant le président rwandais, Paul Kagamé, président en exercice entrant de l’Union Africaine, précédemment invité au sommet de Davos (Suisse), de leur transmettre ses salutations. Ce qui dénote de la frilosité politique notoire de nos chefs d’Etat incapables d’adopter unanimement une position décisive pour faire arrêter la condescendance des dirigeants occidentaux.
Pourtant, il est temps et grand temps que l’on cesse de considérer les pays du continent africain comme « pays de merde… », et plus d’un milliard de citoyens comme des imbéciles. Car, malgré la traîne de l’Afrique sur les plans politique, développement économique et autres, elle dispose, a disposé et continuera de disposer des femmes et d’hommes valables qui ont fait l’histoire ancienne, continuent et continueront de faire l’histoire contemporaine et celle en perspective.
Toutefois, afin que l’Afrique et ses citoyens de couleur noire, puisque l’humanité ne comprend qu’une seule race mais des couleurs de peau et de cheveux différentes, puissent échapper aux méprises, il faut absolument que les opinions africaines progressent. Cela est plus que jamais nécessaire pour faire évoluer les différents processus de développement socioéconomique auxquels le continent noir est confronté. Les dirigeants africains devront également comprendre qu’avec la mondialisation dans tous les domaines, leur maintien au pouvoir de façon despotique devra changer, pour permettre l’alternance démocratique.
Une pratique politique qui demeure un véritable gage à tout décollage économique. A partir du moment où l’alternance au pouvoir de façon fluide et apaisée, par voie des urnes, permettra l’émergence dans les tous les domaines, notamment socioéconomiques. Mais cette alternance politique ne suffirait pas à elle seule pour résoudre les nombreux préjugés à l’encontre de l’Afrique et des africains. Il faut que chaque pays accepte d’aller vers une grande fédération territoriale et politique. Ce qui n’est qu’un vain mot si les leaders africains ne se résolvent pas à fédérer leur leadership. Ce, en abandonnant tous les égos.
C’est à cette seule condition que des personnalités occidentales non éclairées, comme Donald Trump, comprendront enfin qu’il faut désormais abandonner toute attitude condescendante envers l’Afrique. Car, que l’on veuille ou pas, le continent noir compte et va toujours compter. Et avec lui, l’ensemble de ses citoyens qui sont d’ailleurs des citoyens du monde civilisé !
Gaoussou Madani Traoré
Le Challenger