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Afri’actu : L’arrêt qui pourrait mettre le Sénégal à feu et à sang !

Le 3 juin 2022, le Conseil constitutionnel  du Sénégal a rejeté le recours déposé par l’opposition, dont la liste nationale avait été retoquée par le ministre de l’Intérieur. Donc plus d’issue possible pour les adversaires de la majorité, dont l’ensemble des candidats titulaires de la coalition «Yewwi Askan Wi », se retrouvent empêchés de concourir aux prochaines législatives, à commencer par Ousmane Sonko, le député qui mène la vie dure au pouvoir.  Il devra alors rendre son fauteuil de parlementaire à l’issue du scrutin législatif du 31 juillet prochain. Un coup très dur pour les ténors de «Yewwi Askan Wi ».

 

Toutefois, ceux-ci ne s’avouent pas vaincus. Pour prouver leur détermination, l’ensemble des coalitions de l’opposition sénégalaise à Macky Sall – «Wallu Sénégal» de l’ancien président Abdoulaye Wade et  bien sûr «Yewwi Askan Wi »,  menée Khalifa Sall,  Barthélémy Dias et Ousmane Sonko- ont mobilisé mercredi dernier des milliers de militants et sympathisants sur la Place de l’Obélisque de Dakar.

Pour l’opposition sénégalaise, le président Macky Sall veut mettre hors-jeu tous ses adversaires potentiels. D’où l’invalidation de la liste nationale de  «Yewwi Askan Wi ». Par cette manifestation, elle  compte donc  rappeler au pouvoir qu’elles entendent participer, «par la force», au scrutin législatif et le gagner. D’autant que, pour le président du Pastef: « l’enjeu, c’est le contrôle de l’Assemblée nationale. Si nous gagnons ce combat, nous pourrons former un gouvernement à nous et commencer à réformer le pays avant même 2024.».

Mais comment les candidats recalés officiellement par la Cour constitutionnelle pourront participer au futur scrutin ?

En mars 2021, Ousmane Sonko a failli être éliminé politiquement dans une ténébreuse histoire de viol sur une masseuse. La main du pouvoir est vue par ses partisans derrière cette affaire qui reste pendante devant les tribunaux. Les émeutes très violentes consécutives à l’interpellation de l’opposant ont occasionné des morts, des blessés et d’importants dégâts matériels. Les institutions du Sénégal avaient été fragilisées.

Mais pour décrisper la situation, c’est le même Sonko, finalement relaxé, qui avait demandé à ses partisans d’arrêter  les manifestations afin d’empêcher que le pouvoir ne tombe par la rue mais d’attendre la voie des urnes lors des futurs scrutins municipaux et législatifs.

Entre temps, le principal opposant est devenu, sans coup férir le maire de Ziguinchor (la deuxième ville du Sénégal) à l’issue des municipales dernières. L’opposition a gagné la mairie de toutes les grandes villes du pays (y compris la capitale Dakar). Est-ce que pour cette raison que Macky, sentant  la menace de la défaite de sa coalition aux législatives du 31 juillet, se serait servi de la justice pour éliminer les principaux ténors de son opposition ?

Pour les partisans du pouvoir, la liste de la coalition de l’opposant a été victime d’une erreur technique. Alors que pour les opposants, la loi permettait  simplement de corriger celle-ci afin d’éviter son invalidation.

En tentant de participer au forceps aux législatives futures,  «Yewwi Askan Wi » ne va-t-elle pas provoquer des affrontements qui mettraient le Sénégal à feu et à sang ? Cette fois-ci, Sonko pourrait-il  encore  calmer la tempête ?

Le Sénégal connaît actuellement la cherté de la vie, le chômage et le manque de perspectives pour sa jeunesse. A l’instar  de tous les pays de la planète-terre, ce pays est aussi confronté à la crise économique et alimentaire née du conflit russo-ukrainien. S’y ajoute l’embargo de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le Mali qui pèse énormément sur son économie. Alors, le Sénégal avait-il besoin d’une nouvelle crise politico-judiciaire aux côtés du désarroi que connaît sa jeunesse ?

De toutes les façons, les dés sont hélas jetés. Il faut donc  s’attendre que le Sénégal replonge, dans les jours à venir,  dans des émeutes sanglantes !

Gaoussou Madani Traoré

Source : Le Challenger

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