La 27è Conférence des ambassadeurs de France s’est ouverte le mardi 27 août. Organisée sous l’égide de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères avec pour thème : ‘’relever les défis mondiaux : responsabilités françaises et européennes.’’
Cette édition, dont les travaux se déroulent jusqu’au 30 août, offre, chaque année, aux diplomates français l’occasion d’échanger entre eux, de débattre avec des élus, des experts ou encore des représentants de la société civile ou du secteur privé.
Actuellement, le réseau diplomatique français comprend 160 ambassades, 16 représentations permanentes auprès d’instances multilatérales, deux bureaux de coopération (Pyongyang et Taipei), 89 consulats généraux. Il est le troisième réseau au monde après les États-Unis et la Chine. La représentation de la France dans le monde concerne plus de 10 000 postes de travail à l’étranger sur un total d’environ 15 000 employés.
Ainsi, à l’ouverture de l’édition, le président Macron a rappelé les grandes orientations annuelles qui vont guider le travail des représentants de la France à l’étranger et auprès des organisations internationales. L’Afrique, en forte croissance économique, dont la population devrait passer de 1,2 milliard aujourd’hui à 2,5 milliards en 2050, est considérée par le Chef d’Etat français comme zone prioritaire pour la diplomatie de l’Hexagone.
Officiellement, 150 000 Français sont établis en Afrique subsaharienne, 500 000 pour l’ensemble du continent. Et la France considère que la paix et la sécurité dans cette zone déterminent sa stabilité. Cependant bien que l’Afrique soit aujourd’hui une région en forte croissance économique, dont la population devrait passer de 1,2 milliard à 2,5 milliards en 2050, force est de reconnaitre qu’elle est aussi ravagée par de nombreux conflits et le terrorisme international.
Vu cette réalité, la France peut-elle vraiment abandonner sa politique de Françafrique (qui sert ses intérêts depuis l’accession des pays africains à l’indépendance au début des années 60), comme l’a promis le président Macron lors de sa visite en 2017 à Ouagadougou ? Certainement pas !
À l’Élysée, une cellule « africaine » est toujours bien en place. Composée de nombreux Conseillers et d’un nouveau Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) elle est en pleine activité. Aussi, même si la France fait semblant de faire comprendre que désormais les Etats africains doivent eux-mêmes résoudre leurs crises, elle en est toujours impliquée comme partie prenante. Un officiel français ne déclarait-il pas récemment que « La France n’a pas vocation à rester ad vitam aeternam dans la région, ce n’est pas bon pour notre image. De plus, nous y perdons de l’argent et des hommes… ». Une assertion qui est loin d’être vraie tant l’Hexagone ne peut se passer de l’Afrique. Car elle doit forcément entretenir ses intérêts économiques et stratégiques.
C’est objectivement ce qui explique que la France ne peut pas se débarrasser de la Françafrique. Comme Hollande, Macron demeure bien au parfum de nombreuses crises africaines et manœuvre en coulisse pour préserver les intérêts français. C’est le cas en RD Congo, au Togo, au Sahel notamment au Mali (où l’on ne projette aucun agenda pour le retrait des troupes françaises), en Libye ou au Tchad.
Gaoussou M. Traoré