Après de vives contestations et protestations contre le favoritisme constaté dans l’attribution de la 2e tranche des 12 566 logements sociaux, les autorités de la transition on fait marche arrière. Ce recul s’explique par les anomalies et la magouille à ciel ouvert découvertes sur la liste des bénéficiaires. Ainsi, le ministère de l’Urbanisme, de l’habitat, des domaines, de l’aménagement du territoire et de la population a décidé de suspendre le processus d’attribution afin de procéder aux vérifications nécessaires. De même, la commission d’attribution a été dissoute.
La publication sur les réseaux sociaux de la liste de la 2e tranche des 12 566 a permis de déceler plusieurs anomalies. Il a été constaté sur la liste les noms de plusieurs personnes supposées proches des autorités qui ont proclamé la lutte contre la corruption comme une priorité.
Comme il fallait s’y attendre, après la colère de la population à travers les médias et les réseaux sociaux, des mesures ont été prises par le Gouvernement pour tenter d’apaiser la tension.
Le processus est suspendu «afin de procéder aux vérifications nécessaires», précise le communiqué du ministère. Aussi, la commission d’attribution a été dissoute.
Cette décision du gouvernement a été saluée par beaucoup de Maliens. Par contre, d’autres estiment que le gouvernement s’est juste attaqué aux menus fretins de ce scandale retentissant, à savoir les membres de la commission d’attribution.
Certes, la commission a une grande part de responsabilité, mais d’autres têtes devraient tombées sur le champ au plus haut niveau de l’Etat.
En tout cas, sous d’autres cieux, le ministre en charge de l’Urbanisme, de l’habitat, des domaines, de l’aménagement du territoire et de la population allait démissionner immédiatement.
Aussi, les ministres dont les enfants sont cités sur la liste devraient purement et simplement rendre le tablier. Mais au lieu de s’assumer en prenant les décisions qui s’imposent, le gouvernement a préféré chercher un agneau sacrificiel.
Décidément, le ridicule a cessé de tuer dans ce pays depuis belle lurette.
D’après nos informations, cette décision a été prise par le ministère après que le Président de la transition ait tapé du poing sur la table. L’on apprend que le colonel Assimi GOITA a ordonné une enquête pour faire la lumière sur cette affaire qui entache l’image de la transition.
Espérons que les conclusions de cette enquête puissent permettent de faire tomber les têtes des hauts placés qui sont complices, d’une manière ou d’une autre, de cette magouille. Ceux-ci devront servir de leçon pour bannir une bonne fois pour toutes ces pratiques de favoritisme qui ne riment pas avec le Mali Kura tant prôné par les Maliens.
PAR MODIBO KONÉ
Source : Info-Matin