Face aux allégations graves du journal « Le Monde » qui mettent en cause le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, les états-majors politiques brillent par leur silence. Ni la majorité ni l’opposition n’ont fait un communiqué ou déclaration publique.
Dans un article du journal français « Le Monde », daté du 28 mars 2014, sous le titre « La justice sur la piste du « parrain des parrains » » diffusé sur le site Internet dudit quotidien, les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme affirment que « plusieurs chefs d’Etat seraient impliqués dans le « système Tomi », dont le Président IBK compte tenu de ses supposées accointances avec l’homme d’affaires corse. Dans un communiqué, le gouvernement a vivement réagi et promis de porter l’affaire devant la justice. « Au-delà de la personne du chef de l’État et de l’institution qu’il incarne, l’article veut jeter le discrédit sur les efforts inlassables de toute une nation pour sortir d’une crise sans précédent », a déclaré le porte-parole du gouvernement dans un communiqué en date du 28 mars.
L’affaire fait les choux gras de la presse. Sous d’autres cieux les partis politiques, qu’ils soient de la majorité présidentielle ou de l’opposition, auraient fait part – publiquement -de leurs analyses de l’affaire dit Tomi. La classe politique malienne- spécialisée dans la diffusion de communiqués à toutes les occasions- ne pipe mot ! Manque de courage ? Indifférence ? Simple prudence ou calculs politiciens ? En tout cas, les formations politiques maliennes entretiennent un silence de mort face à ces accusations distillées par le Journal « Le Monde ».
Certes l’affaire vise, en premier lieu, la personne d’Ibrahim Boubacar Kéïta, mais, au-delà, ces accusations risquent de porter préjudice à la première institution du pays qu’incarne IBK.
Pour une vitalité du débat démocratique et de l’animation de l’espace public, il revient aux partis politiques de sortir de leur mutisme et de monter au créneau pour publiquement donner leurs points de vue.
Affaire à suivre !
Par Daouda T. Konaté
SOURCE: Le Challenger