En effet, tout a débuté le mardi 29 septembre où le directeur Abdrahamane Doucouré du bihebdo ‘’la Sirène’’ a été interpellé par les éléments de la gendarmerie du Camp 1 de Bamako, sur une plainte de la direction de la Société ‘’The Achoura’’ au niveau du TGI CII. La nouvelle a écœuré tout le monde sur les réseaux sociaux, car même si le journaliste n’a pas été enfermé, il a passé de longues heures d’interrogatoires dans les mains des gendarmes, tel un vulgaire délinquant.
A partir des informations reçues, la gendarmerie, en réalité avait reçu un soit transmis du Tribunal de Grande Instance de la CII, par l’entremise de son Procureur de la République.
A la surprise générale, le lendemain encore, soit le 30 septembre, c’était l’assignation au Tribunal de Grande Instance de la CII du dirpub de ‘’La Sirène’’, toujours sur la plainte de la Société ‘’Achoura’’.
A ce jour du 30 septembre 2020, c’était une presse solidaire, toute venue soutenir leur confrère Abdrahmane Doucouré qui s’était massée devant la juridiction ci-dessus indiquée.
Etaient aussi présents, les présidents des différentes faîtières de la presse, notamment Bassidiki Touré de l’Assep, Modibo Fofana de l’Appel, Dramane Aliou Koné de la Maison de la Presse et Bandiougou Danté de l’Urtel. C’est d’ailleurs, Bandiougou Danté au nom de tous les patrons de la presse qui s’est adressé aux journalistes.
L’occasion a été opportune pour lui de faire savoir que notre confrère a été d’abord interpellé par le camp 1. Toute chose qui n’est pas normal, dira-t-il, avant de préciser, qu’il faille prendre contact avec les autorités judiciaires compétentes pour qu’ils reviennent à la loi sur la presse et que la procédure est le début d’une action judiciaire. Selon lui, il s’agit de considérer le statut du journaliste d’abord pour décider de la nature de loi applicable.
« C’est un journaliste qui a fait un écrit dans un journal connu et au lieu qu’on nous amène devant un commissariat de police ou à la gendarmerie, il était important que l’affaire soit judiciarisée ici. Ce qui n’a pas été le cas. Pour le moment précis, nous considérons qu’il n’y a rien », a fait savoir président Danté.
Sans jeter de l’opprobre sur toute la justice malienne, il reconnaît qu’en son sein, il y’a des hommes et des femmes valables et capables de dire le droit.
Et de répéter : « nous ne considérons pas qu’il y a procédure à partir du moment où ce qu’il devrait être fait n’a pas été fait. Donc, Nous considérons que pour le moment, nous ne sommes pas interpellés » a-t-il précisé.
L’autre vice de forme de cette procédure judiciaire relevé par M. Danté est relatif au fait que le journal à son siège en Commune I du district de Bamako. Au regard de cela, le Tribunal de la CII n’est pas compétent pour statuer l’affaire.
« Personne ne cherche à se cacher derrière le métier de journaliste. Quand on estime qu’on est diffamé par un journal, on porte plainte au tribunal. Le parquet émet simplement une Citation directe. L’audience publique est programmée et le jugement est rendu dans un délai de 1 mois, conformément à la Loi spéciale portant sur la presse et les délits de presse. Tout autre chemin emprunté en dehors de cette Loi ne saurait condamner un journal reconnu et régulier en République du Mali » telle a été la réaction de Bassidiki Touré, président de l’ASSEP.
De ce fait, pour le manquement à la forme de procédure dans cette affaire, Abdrahmane Doucouré est libre !
Par Mariam SISSOKO