Le sexe ! Encore le sexe ! Ce désir naturel peut conduire au pire. Surtout en cas de refus de l’un des partenaires, comme ce fut le cas dans cette affaire, où l’accusé Daouda Coulibaly a écourté la vie de son épouse pour lui avoir seulement refusé le lit.
Tout s’est passé à Danderesso, dans le cercle de Sikasso, le mardi 30 janvier 2018 vers 5h du matin. Daouda Coulibaly, cultivateur de son état a rejoint son épouse Djénèba Coulibaly dans la cuisine, histoire de l’inviter dans la chambre pour entretenir des rapports sexuels avec elle. Ainsi, une dispute verbale s’en est suivie face au refus de la femme. Sous l’effet de la colère, le cultivateur s’est saisi d’une hache et assène des coups sur le cou, la mâchoire et la tête de sa conjointe qui s’écroule inanimée dans la cuisine.
Daouda l’abandonne et enfourche son vélo pour se rendre au domicile du Pasteur de l’Eglise Apostolique du village. Dans la cour de ce dernier, il croise Mme Adeline Sanou, épouse du pasteur qui au réveil se rendit dans les toilettes. Une fois sortie de la toilette, Daouda se figea devant elle et lui exprime directement son désir d’entretenir des relations sexuelles avec elle. La femme du Pasteur tente de s’échapper en prenant la poudre d’escampette pour se réfugier dans sa chambre, cependant, Adeline a été retenue par le bras, de la part de Daouda qui l’a terrassé avant de se coucher aussitôt sur elle.
Devant la résistance de sa victime, il l’attrapa à la gorge avec ses deux mains et expérimente de l’étrangler. Dans un ultime effort, elle parvint à pousser des cris de secours qui réveillèrent son époux couché à l’intérieur de la chambre. Et ceci voyant la scène se jette sur l’accusé et le frappe à la tête avec un morceau de brique en ciment ce qui lui fait relâcher sa victime. Ensuite, le Pasteur et sa femme se réfugient dans leur chambre. Lorsque Daouda reprit conscience, il quitte sitôt les lieux en proférant des menaces, retournant chez lui et trouve que le corps sans vie de son épouse avait été découvert par des parents.
Arrêté lors des enquêtes préliminaires, Daouda Coulibaly reconnut les faits sans ambages en soutenant que le jour du drame, il était envahi par une pulsion sexuelle.
Présenté devant la Cour le mercredi 30 septembre dernier, l’avocat de la défense s’est basé comme alibi que son client ne jouit pas de toutes ses facultés mentales.
« Appliquer l’article 28 du code pénal (la démence). Mon client est un dément et il n’est pas accessible à la sanction pénale » a-t-il défendu.
Or, cette démence n’a pas été prouvée par l’expertise mentale qui conclue qu’il a un psychique normal et qu’il jouit de toutes ses facultés au moment des faits. L’avocat de la défense s’est plaint de cette expertise en ces termes : « Le médecin expert n’a pas produit un bon certificat d’expertise mentale ».
Malgré les efforts de l’avocat à travers sa défense ardente, l’accusé Daouda Coulibaly n’a pas échappé à la peine capitale avec une circonstance non atténuante. La cour n’a-t-elle pas condamné un fou ? Et si cette expertise comporte des lacunes ?
Par Mariam SISSOKO
Source: Le SURSAUT