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Affaire sécuriport : Les révélations de Choguel

Le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, a évoqué publiquement pour la première fois, lors de la journée de la recherche scientifique et de l’innovation, tenue le lundi 6 novembre 2023, le sulfureux dossier « Sécuriport » qui continue de défrayer la chronique.

Devant le monde scientifique malien, le chef du gouvernement est revenu sur les circonstances qui ont conduit les autorités sous le régime de feu Amadou Toumani Touré à renforcer l’aéroport de Bamako en le dotant d’un système de sécurité conforme aux standards internationaux.
Selon Choguel Kokalla Maïga, « Tout est parti avec la décision des partenaires du Mali de mettre 250 milliards FCFA à travers le programme ‘’Millénium challenge. Sur les 250 milliards FCFA, 40 milliards ont été choisis pour être investis dans le renforcement de l’aéroport de Bamako. Ce travail était presque fini quand le régime du Président Amadou Toumani Touré est tombé. Il a repris quand feu Ibrahim Boubacar Keïta est venu au pouvoir. Le financement était donné certainement », a rappelé le chef du gouvernement avec moins de certitude.
Et de poursuivre : « Le financement devait permettre d’instaurer un nouveau système de sécurité censé contrôler l’identité des voyageurs via un contrôle biométrique dont la totalité du marché devait appartenir à cent pour cent à l’Etat Mali. Il s’est trouvé qu’il y a des gens qui ont fait venir une autre société avec la même technologie de sécurité pour faire remplacer le système conçu par les autorités maliennes. Il s’agit de la technologie pour la sécurité aéroportuaire consentie entre la société Sécuriport LLC et l’Etat du Mali.
Dans les clauses du contrat, 75% appartiennent à la société prestataire et l’Etat ne gagne que 25% ».
Le Premier ministre va plus loin : « L’Etat gagne seulement 25% là où il devait gagner 100% du marché. Pire, il se trouve qu’il y a des Maliens qui ont fait disparaître cette petite part de l’Etat. L’Etat ne gagne rien. Nous avons calculé : 40 milliards FCFA sont partis dans les poches de certains, soit l’équivalent du montant investi dans le renforcement de l’Aéroport de Bamako ».
Par ailleurs, révèle le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga : « Ce détournement de fonds public a été décelé par la ministre de l’Equipement et des Transport ».
Les révélations du Premier ministre sont corroborées par une récente sortie médiatique du Procureur général de la Cour suprême, Mamadou Timbo.
Egalement dans un Tweet du correspondant d’une radio étrangère, il ressort que « les 25% des recettes détournées atterrissaient dans 3 comptes à Dubaï via une banque malienne ».
En tout cas, ce dossier sulfureux à instruction à la Cour suprême a conduit à l’inculpation d’un baron du régime déchu en 2018, en l’occurrence le général de brigade Salif Traoré, ministre de la Sécurité de l’époque des faits. Il est inculpé et placé sous mandat de dépôt depuis plus d’un mois avec son homologue de l’équipement et des transports de l’époque des faits, Mme Seynabou Diop, elle, placée sous contrôle judiciaire.
Source : l’Indicateur du Renouveau
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