La diaspora malienne rapatrie pour plus de 480 milliards de F CFA par an au Mali sous diverses formes entre les transferts d’argent et investissements. Ces derniers semblent menacés comme dans l’affaire Samba Diagouraga dans laquelle le ministère de la Justice nage en eaux troubles.
La nouvelle génération des Maliens de l’extérieur dite 3G souhaite s’investir économiquement dans le pays en dehors de l’envoi d’argent ou de biens de consommation divers à leurs familles sur place.
En effet, les deux premières générations d’immigrés maliens travaillaient dur et envoyaient tout ce qu’ils gagnaient pour soutenir leurs parents jusqu’à oublier de s’assurer un cadre de vie décent pour eux-mêmes et leur progéniture directe.
Fort de cette expérience, Samba Diagouraga, âgé de 42 ans, a décidé de rentrer au Mali il y a quelques années pour créer son entreprise de commercialisation et de location de véhicules de luxe tout terrain. Il a investi près d’un million d’euros, soit environ 655 millions de F CFA. Il a été soulagé du parc auto de sa société.
Après quatre ans de péripéties, la justice a décidé de le remettre dans ses droits, mais Samba continue de souffrir des lenteurs administratives et des coins obscurs de la justice malienne pour d’abord récupérer ses véhicules sous scellés et se faire dédommager sur les préjudices causés, notamment la perte des clés magnétiques nécessaires à l’enlèvement des véhicules.
Désemparé, l’homme s’est confié à l’actuel garde des Sceaux, ministre de la Justice. Me Ismaël Konaté prend le dossier à bras le corps et saisit les autorités compétentes pour que “justice soit rendue” avec diligence.
Le 24 juillet 2017 un courrier est adressé au procureur de la Commune III pour son greffier en chef lui demandant de procéder au paiement à la société H2s Mali du montant de 7,2 millions de F CFA au titre des frais des clés perdues au tribunal.
Lors de son entretien au Tribunal de grande instance de la Commune III, le greffier Salif Diarra confirme avoir bien reçu la correspondance du ministère de la Justice mais se dit être dans l’incapacité de se prononcer sur une date précise et même approximative pour le règlement.
Après moult tentatives, le jeune Diagouraga n’a aucune visibilité sur le calcul des débours nécessaires au décaissement de la somme de 7,2 millions de F CFA afin de lui permettre de relancer ses activités malgré les préjudices subis.
Le ministre de la Justice promet de s’impliquer pour le dénouement de cette affaire et laisse la porte de son cabinet ouverte à tous ceux de la diaspora ou non, victimes d’injustice ou de lenteurs administratives pour que justice soit faite et rendue avec la dernière rigueur.
Aujourd’hui Samba Diagouraga a décidé de porter plainte contre l’Etat pour les préjudices subis au cours de cette affaire y compris le fait que ses véhicules destinés à la location ont été injustement immobilisés pendant près de 4 ans.
Affaire à suivre !
La Rédaction