‘’L’affaire MS-Oil ‘’, c’est cette affaire rocambolesque-mais courante malheureusement- où l’on apprend qu’un opérateur économique, Mamadou Sylla, fils du richissime Ba Seydou Sylla, faisait passer de l’essence pour du gaz. Dans le but de bénéficier frauduleusement des avantages de la subvention sur le gaz. Une fraude qui, dans certains pays, pourrait vous faire passer devant le peloton d’exécution. Mais voilà que certaines personnes essayent de faire de cette affaire un nouveau filon qui leur permettrait de soutirer un peu d’argent.
On voit ainsi des animateurs de radio s’adonner à une gymnastique intellectuelle et artistique pour essayer de redorer le blason des personnes impliquées dans l’affaire où soupçonnées telles. Seulement la mayonnaise ne prend pas. D’abord on sait le lien entre cet animateur-qui ne cesse de parler de l’intérêt national-et le journal qui vient au secours des fraudeurs. Par ailleurs, lorsqu’on essaie de nous faire croire que Sylla Transit est un organisme agréé auquel sont affiliés des sous-traitants… et donc que des sous-traitants, implicitement, ont pu abuser de la confiance de la société mère, on ne convainc personne. L’affaire était en cours depuis des années et aucun des acteurs concernés ne peut dire que pendant tout ce temps il ne fut au courant de rien. Ce serait grotesque. Mais la plus grande complicité dans l’affaire incombe aux services de douane. C’est là qu’il faut chercher le nœud de la magouille, la base de ce qui n’est ni plus ni moins qu’une mafia. Laquelle, par définition, est simplement le crime organisé, ayant des complicités à tous les échelons pouvant être concernés par une affaire. En d’autres termes, la mafia n’est qu’une chaîne, et ce qui vient d’être révélé en est une parfaite illustration. Au même moment, on construit des mosquées de luxe ici et là. Certainement pour se moquer de Dieu. Pour lequel l’un des crimes les plus graves est justement le détournement du bien public. Mais cette affaire rocambolesque dans le milieu commerçant est loin d’être la première ni la seconde du genre. En effet, de source proche du secteur, un autre grand opérateur, avec presque les mêmes initiales, aurait pendant longtemps importé des cigarettes de marque Dunhill. Qui étaient déversées sur le marché. Au grand dam de la SONATAM à qui on fait payer normalement les impôts. Là aussi, c’était avec la complicité de douaniers véreux.
Mais, il faut rendre à César ce qui lui appartient. L’actuel Directeur général de la Douane jouit, jusqu’à preuve de contraire, d’une bonne réputation. Les recettes de la Douane dépassent de plus en plus les prévisions, voire battent les records. Peut-être est-ce à cause de ce D.G. que l’affaire n’a pu être étouffée. Peut-être aussi que les récentes affectations ont un lien avec l’affaire MS-Oil. Le ministre des Finances, Mamadou Igor Diarra est peut-être l’acteur clé dans ce regain de dynamisme. L’homme jouit aussi- jusqu’à preuve de contraire aussi, les cadres valeureux nous ayant souvent réservé de ces surprises – d’une bonne renommée. Pourvu donc que la dynamique se poursuive. Malheureusement, l’expérience, nous a prouvé que les bons cadres ne durent pas aux commandes. Soumana Sacko en sait quelque chose. Pour ne citer que ce cas atypique.
S.H
source : le Point