C’est désormais le Pôle anti-terroriste et de la lutte contre le blanchiment d’argent du tribunal de la Commune VI qui se changera du dossier concernant la page Facebook “Mali Jolies Den” et le site “Djiarabi.Com”, qui a vu l’incarcération de certaines grandes dames à la prison de Bollé. Il s’agit bien des sœurs “Cissé” : Faty dite Dèdè Poulo et Aminata Cissé, filles d’un Général bien connu au Mali.
La principale question qui est aujourd’hui sur toutes les lèvres : pourquoi la Cour d’appel de Bamako a-t-elle finalement décidé de dessaisir le tribunal de la Commune IV du dossier concernant la page Facebook dénommée “Mali Jolies Den” et le site “Djiarabi.Com” ? Un dossier qui, rappelons-le, continue de défrayer la chronique. On sait que plusieurs personnes avaient été placées sous mandat de dépôt par le Procureur Idrissa Touré, après des enquêtes. Et depuis quelques semaines, les sœurs Cissé, à savoir Faty dite Dèdè Poulo et Aminata Cissé sont incarcérées à la prison pour femme de Bollé, avec une autre dame. Selon nos informations, Ramata Koïté, une des accompagnatrices de l’artiste Safi Diabaté, qui avait été placée sous mandat de dépôt, serait libre. Peut-être qu’elle aurait bénéficié de la liberté provisoire. Après cette décision de la Cour d’appel de Bamako, le dossier a été donc confié au Pôle anti-terroriste et de la lutte contre le blanchiment d’argent, plus précisément la 2ème chambre du Tribunal de la Commune VI.
La raison, selon nos informations, ce service est spécialisé dans ce genre de dossiers pour bien mener l’enquête puisque les dames ont été placées sous mandat de dépôt pour “disposition d’équipements pour commettre des infractions, association formée en vue de commettre des infractions, menaces par le biais d’un système d’information, injures commises par le biais d’un système d’information, publicité par voies électroniques”.
Il est nécessaire de rappeler que la page Facobook “Mali Jolies Den” a toujours été une page à scandale depuis quelques années. Et malheureusement, personne ne connaissait les administrateurs de cette page créée pour “d’autres fins”. Voilà, pourquoi, le Tribunal de la Commune IV recevait d’énormes plaintes pour “chantages” ou “injures”. C’est ainsi que le Procureur Touré, se basant sur la nouvelle loi sur la cybercriminalité, a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire. “Une enquête judiciaire est ouverte contre une page Facebook dénommée Mali Jolies Den, derrière laquelle se cachent des individus qui, associés en malfaiteurs pour se faire de l’argent, évoluant dans le chantage, l’atteinte à la vie privée, la diffamation, l’injure, l’usurpation d’identité numérique et le proxénétisme à travers le site Web : djarabi.com. Sachant que nul ne veut être souillé, ils jouent la carte de cette peur par des publications avant d’inviter téléphoniquement leur cible, via des relais en France et à Bamako, à payer d’importantes sommes d’argent pour voir que cessent les attaques et dénigrements sur leur page. Plusieurs victimes, entendues, ont reconnu leur avoir versé de l’argent soit sur différents comptes paypal identifiés sous Fatou Djigue, etc. soit sur différents comptes Orange Money, qu’ils ont pris le soin de supprimer ou d’abandonner, mais qu’on a retrouvés et qui sont en cours d’analyses par les services techniques” a précisé le parquet de la Commune IV. Avant d’ajouter : “Les personnes qui refusent de céder au chantage sont traitées de tout par des individus qui se veulent donneurs de leçons, justiciers, etc. alors qu’ils sont tout le contraire de ce pourquoi ils prétendent salir les autres. Des individus qui se cachent derrière un avatar, c’est déjà un signe de malhonnêteté et de lâcheté, surtout que c’est pour soutirer de l’argent à des semblables au lieu d’aller travailler et gagner dignement son argent”. Le parquet de déclarer : “Des enquêtes, il ressort que ce sont des femmes mariées, des mères-célibataires pour la plupart, des divorcées dont certaines ont pu se remarier, des gays et des lesbiennes”. Le réseau de proxénétisme organisé autour du site djarabi.com, selon le parquet, consiste “à vous proposer des numéros de téléphone avec les photos des titulaires pour faire votre choix, ensuite vous payez le prix en fonction de certaines caractéristiques qu’on ne mentionne pas ici pour des raisons de pudeur. Les femmes qui refusent le jeu, sont attaquées et traitées de tout sur la page Mali Jolies Den. Il a été compris que toutes les femmes qui sont dénigrées sur la page ont refusé le diktat de ce réseau de malfaiteurs soit parce qu’elles préfèrent garder leur dignité, soit parce qu’elles préfèrent évoluer en solo ou être indépendantes soit qu’elles n’ont pas été d’accord sur les conditionnalités. Alors pour les faire payer, elles sont attaquées méchamment”.
Depuis l’ouverture de l’enquête judiciaire, des personnes proches de ces individus, délinquants et criminels présumés, ont été interpellées et entendues. Et certaines personnes ont été libérées.
“Les interpellations vont se poursuivre pour déterminer le degré de responsabilité de chacun sinon les différents acteurs sont déjà identifiés grâce aux données informatiques saisies et les déclarations-aveux de certaines personnes entendues” précisait le parquet de la Commune 4.
El Hadj A.B. HAIDARA
Source: Aujourd’hui-Mali