Suite à l’arrestation et au placement sous mandat de dépôt de Issa Kaou N’Djim pour « offense publique envers un chef d’État étranger » et « injures par le biais de systèmes d’information », la Haute Autorité de la Communication (HAC) du Mali a décidé de convoquer le directeur de la chaîne Joliba TV News et le journaliste Mohamed Attaher Halidou. Cette convocation vise à clarifier les circonstances autour des propos tenus par Kaou N’Djim lors de son passage à l’émission “Rendez-vous des idées” diffusée le 10 novembre 2024, qui aurait provoqué la plainte du Conseil Supérieur de la Communication burkinabè.
Dans une lettre officielle signée par le président de la HAC, Gaoussou Coulibaly, il est mentionné que la séance d’écoute est prévue pour le jeudi 14 novembre 2024, à 15 heures au siège de la HAC. La convocation précise que la session portera spécifiquement sur le contenu de l’émission, jugé sensible par les autorités de régulation burkinabè, qui estiment que les déclarations de N’Djim constituent des « propos gravissimes » à l’égard de leur gouvernement.
Cette confrontation avec la HAC n’est pas une première pour Joliba TV News. En novembre 2022, la chaîne avait déjà été suspendue pour deux mois pour « propos diffamatoires et accusations infondées », suspension qui avait soulevé de vives réactions au sein de la société civile et de la presse. À l’époque, plusieurs observateurs avaient perçu cette sanction comme une atteinte à la liberté de la presse. Finalement, la suspension avait été levée après un mois, suite à un recours gracieux de la chaîne.
Alors que les autorités de régulation s’apprêtent à évaluer la teneur de l’émission incriminée, la convocation de Joliba TV News et l’arrestation de N’Djim suscitent une fois de plus des débats intenses au Mali sur la question de la liberté d’expression et des limites imposées aux médias, surtout dans un contexte de transition politique sensible. Le verdict de cette séance d’écoute pourrait avoir des implications majeures sur l’avenir de Joliba TV et la liberté d’expression dans le pays.
Madiassa Kaba Diakité
Source : Le Républicain