Selon un communiqué de presse conjoint publié sous le titre « Maintien en détention d’Amadou Haya Sanogo : à quand la reprise du procès ? » de la Fédération Internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH), « la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako a rejeté, ce matin, la demande de mise en liberté conditionnelle introduite par Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés dans l’affaire dite des ‘’Bérets rouges disparus’’, à l’exception de deux d’entre eux ».
Le communiqué précise que la Chambre d’accusation a levé le contrôle judiciaire d’Ibrahim Dahirou Dembélé, ex-chef d’Etat-major des armées et a accordé une liberté provisoire pour raisons de santé à Monsieur Yamoussa Camara, ex-ministre de la défense et des anciens combattants. Selon les deux organisations de défense des droits de l’homme, toutes les mesures devront être prises pour garantir la comparution au procès de ces personnalités poursuivies pour complicité d’assassinat. La FIDH et l’AMDH saluent cette décision qui contribue au bon exercice de la justice. Selon elles, il est désormais urgent que le procès puisse reprendre, plus d’un an après son renvoi. « Ce maintien en détention est une bonne nouvelle, mais les victimes et nos associations constituées parties civiles ne peuvent comprendre les raisons qui retardent la reprise du procès. Cette reprise est attendue par l’ensemble des parties, car en plus de répondre à l’attente des victimes, elle permettrait aussi de juger les accusés dans un délai raisonnable», a déclaré Me Moctar Mariko, avocat des victimes et président de l’AMDH dans le communiqué.
A quand la reprise du procès ?
La FIDH et l’AMDH mettent en avant la gravité des faits reprochés à Amadou Haya Sanogo et à ses co-accusés poursuivis pour «enlèvement de personnes, assassinat et complicité» et surtout les menaces et intimidations subies par les victimes lors du procès à Sikasso. « Le 8 décembre 2016, le procès ouvert à Sikasso avait été renvoyé à la première session d’assises de 2017 pour permettre la reprise des tests ADN. Nos organisations demandent aux autorités judiciaires et politiques, qui avaient annoncé un délai de trois mois, de garantir la reprise du procès au plus vite », conclut le communiqué de ces organisations de défense des droits de l’homme.
A quand la reprise du procès ? Quel effet la levée du contrôle judiciaire de Dahirou et la mise en liberté du général Camara vont-t-il avoir sur les actions du Collectif des militaires et para militaires détenus dans le cadre de cette affaire dite des bérets rouges ? Ces décisions visent-elles à diviser les inconditionnels défenseurs du général Amadou Haya Sanogo ? Les autorités politiques veulent-elles faucher l’herbe sous les pieds du général Moussa Sinko Coulibaly ? Un plan d’arrangement politique afin de libérer les autres détenus notamment, le général Sanogo avant le procès est-il en marche ? Voilà une série d’interrogations dont les réponses seront connues dans les semaines à venir.
Chiaka Doumbia
Le Challenger