La CNDH se réjouit du retour dans leur village des déplacés de Kainera victimes, qu’ils étaient, de l’esclavage par ascendance grâce aux efforts conjugués du Ministère des droits de l’homme et celui de l’action humanitaire. La CNDH salue l’engagement personnel du ministre Malick COULIBALY dans l’organisation et la réussite de cette mission. Pour la CNDH, la protection des droits de l’homme est une responsabilité partagée.
COMMUNIQUE N° 015-2019 -/CNDH-P
Le siège de la Commission nationale des Droits de l’Homme a été investi les 28 et 29 juillet 2019 par une vague de déplacés en provenance de Diéma, plus précisément du village de Kainera, composée d’une soixantaine de personnes, dont des femmes et des enfants souvent de très bas âge, toutes victimes de l’esclavage par ascendance. Aussitôt, la CNDH a sollicité et obtenu l’appui prompt du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, et celui en charge de l’Action humanitaire pour la prise en charge de ces personnes dans le Centre d’accueil Mambilé à Sogoniko à Bamako. Une semaine plus tard, soit le 5 août courant, à la suite d’une mission conjointe de médiation de la CNDH et du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme dans le Cercle de Diéma, les déplacés internes ont pu regagner Kainera, leur village d’origine.
Par conséquent, la CNDH :
rappelle que tous « les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs » ;
félicite le Gouvernement, notamment le ministère en charge des droits de l’homme et le ministère en charge de l’Action humanitaire pour la diligence et les efforts consentis ;
appelle les ressortissants et habitants des localités concernées, de l’intérieur et de la diaspora, à l’apaisement, l’entente et à la cohésion sociale ;
se réjouit du retour des déplacés dans leur localité à Kainéra malgré quelques difficultés persistantes ;
sollicite le Gouvernement aux fins d’un appui urgent en produits de première nécessité au profit des déplacés réinstallés dans leur village d’origine ;
exhorte le Gouvernement et toutes les institutions de la République à assurer le respect des droits fondamentaux de l’homme à travers notamment la lutte contre la pratique de l’esclavage sous toutes ses formes ;
exhorte le Gouvernement et l’Assemblée nationale à l’adoption diligente du projet de loi portant répression de l’esclavage et des pratiques assimilées ;
recommande aux autorités compétentes de diligenter les procédures judiciaires pendantes, précisément, devant la Justice en lien avec les infractions constatées ;
réitère son appel à l’attention du Gouvernement à l’effet d’initier dans les meilleurs délais un dialogue inclusif en vue de la résolution durable de la question de « l’esclavage par ascendance » au Mali.
Pour la CNDH, la protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée.
Bamako, le 07 août 2019
Le Président Aguibou BOUARE