Plusieurs fois annoncée et maintes fois reportée, l’audition du général Amadou Haya Sanogo dans l’affaire des militaires tués ou disparus lors des événements du 30 avril-1er mai 2012, est programmée pour ce matin à 10 heures. A la suite de cette audition, une éventuelle inculpation du capitaine qui a renversé ATT, le 22 mars 2012, n’est plus à exclure. Et cela compte tenu des crimes (assassinats, exécutions sommaires, tortures) et autres faits graves dont il est présumé être l’auteur. On parle aussi de l’existence de fosses communes voire de charniers.
En effet, plusieurs semaines après le mandat d’amener lancé contre l’ex-putschiste par la justice, la gendarmerie devrait être en mesure de s’exécuter aujourd’hui. Cela dans la mesure où l’ex-homme fort de Kati et du Mali a fini par être lâché par tous ses prétendus soutiens dans les hautes sphères du pays. Harcelé par les associations internationales de défense des droits de l’homme, qui le somment de se présenter devant le juge, le général Amadou Haya Sanogo ne saurait indéfiniment se soustraire à cette audition afin de livrer sa part de vérité dans les événements meurtriers- supposés être une tentative de contre coup d’Etat- qui ont opposé les bérets rouges, proches d’ATT, aux bérets verts ralliés dès les premières heures du coup d’Etat du capitaine d’alors Amadou Haya Sanogo.
C’est, en effet, autour de ce seul dossier que l’actuel général Sanogo fera face ce matin au juge de la commune III du district de Bamako, Yaya Karembé. Si, toutefois, la gendarmerie, chargée de l’amener, ne fait pas faux bond. En tout cas, compte tenu de l’importance du dossier, les deux hommes seront tôt ou tard face à face. Ladite audition pouvant, d’ailleurs, se tenir hors des enceintes de la justice. Dans ce cas, le juge pourrait faire, lui-même, le déplacement dans un endroit discret afin de ménager les susceptibilités du général et pour être très loin des regards des curieux.
Abdoulaye DIARRA