Depuis le 10 juillet 2022, 49 soldats ivoiriens à bord d’un vol spécial ont été arrêtés à l’aéroport international de Bamako par les forces de l’armée malienne. Ces soldats sont considérés comme « mercenaires » par le gouvernement malien qui a décidé de les mettre à la disposition des autorités. Quid des réactions de nos compatriotes ?
Ousmane Diaby, agronome : « Le gouvernement ivoirien a dépassé les limites »
Je trouve que le gouvernement ivoirien a dépassé les limites, non seulement en termes de diplomatie, mais aussi sur la base du contrat avec la Minusma. Comment des militaires aussi entraînés peuvent débarquer dans un autre pays sans un ordre de mission en bonne et due forme ? C’est complément inconcevable. Pire, l’Etat ivoirien demande la libération de ces mercenaires sans délai. Je considère cela comme des foutaises. Ils seront traduits en justice et jugés conformément à la législation malienne. De tels scénarios ne doivent plus se reproduire.
Aboubacar Coulibaly, enseignant d’anglais : « Il s’agit d’une attaque contre la souveraineté du Mali
Il s’agit d’une attaque contre la souveraineté du Mali et contre nos autorités de la transition. Cette action ne doit pas rester impunie. Il faut des sanctions sévères contre ces mercenaires qui ont osé fouler le sol malien. C’est vrai que leur gouvernement prétend qu’ils sont en mission mais je n’en crois pas un mot. Le seul but d’Alassane Ouattara est de déstabiliser le Mali. Face à la levée des sanctions et de l’embargo contre le Mali, sa volonté est, maintenant, de s’attaquer directement à notre pouvoir. Je salue la vigilance de nos autorités qui ont réagi avec promptitude face à cette intrusion.
Sory Koné « Je ne crois pas trop en cette théorie de mercenaires »
Je crois que la meilleure façon de régler cette crise est de s’asseoir et discuter. Je ne vois pas l’intérêt de continuer ce bras de fer avec notre voisin : la Côte d’Ivoire. Personnellement, je ne crois pas trop en cette théorie de mercenaires. Si c’était le cas, ils n’auraient jamais eu le toupet de prendre un avion et atterrir dans le plus grand aéroport du Mali et de surcroît en treillis militaire et armés. Franchement, je crois plus que c’est un malentendu qui doit être élucidé afin que cette crise puisse être enfin décantée. La situation est assez palpable, on n’a pas encore fini de gérer notre problème avec les Groupes Armés Terroristes, on ne voudrait pas encore en ajouter.
Abdoulaye Sagara, promoteur d’école : « On ne doit pas laisser un détail aussi stupide entraver nos relations »
C’est simplement une erreur de la part des deux autorités. Mais, personnellement j’estime que c’est le réseau social Facebook qui a envenimé la situation. Sans cela, ce problème aurait passé inaperçu et tout ce boucan n’aurait pas eu lieu. Cependant, on doit mettre la balle à terre et prôner le dialogue. Je ne vois aucune différence entre le peuple ivoirien et celui du Mali. Nous sommes unis par des liens forts, alors on ne doit pas laisser un détail aussi stupide entraver nos relations.
Moussa Benkaly, chercheur : « Cette affaire doit être gérée à l’amiable »
Laissons nos autorités régler cette affaire avec diplomatie. Depuis l’annonce faite, Je savais qu’ils vont créer une crise diplomatique avec la Côte d’Ivoire.Pour moi, les réseaux sociaux ne peuvent pas être des lieux pour régler cet incident. Après tout nous sommes deux pays frères. Cette affaire doit être suivie et gérée à l’amiable.
Abdoulaye Mariko, enseignants à la retraite : « Privilégier le dialogue dans cette affaire »
En première lieu, j’appelle nos différentes autorités au sens de responsabilité et avant tout privilégier le dialogue dans cette affaire. Deuxièmement nous devrions rester soudés derrière nos autorités dans leurs décisions. Le Mali traverse un moment où l’on doit tout prendre au sérieux et bien les examiner au plus profond pour voir plus clair.
MalamineOuedrago, comptable : « Il fallait une diplomatie calme et discrète pour traiter cette affaire »
C’est clair, ceux qui ont fait les enquêtes ont dit que ce sont des mercenaires. Qui sommes-nous pour dire le contraire puisque nous ne sommes pas experts pour dire le contraire. Au début, il fallait une diplomatie calme et discrète pour traiter cette affaire avant la divulgation de l’information. Nous continuons à soutenir le gouvernement dans ces faits et geste, quoiqu’il advienne.
Oumar Traoré, sociologue : « Il faut toujours bien analyser la situation »
Al’heure actuelle au Mali, il faut toujours bien analyser la situation, la population doit attendre les résultats des enquêtes avant de contredire les propos de nos autorités. Pour le moment, aucune preuve ne montre que ces gens sont propres, donc à ce rythme mieux vaut parfois être très vigilant et observateur.
Abdoul Karim Sabadogo, commerçants détaillant : « Nous devrions consolider les liens historiques »
Nos deux pays ont une longue histoire commune, nous devrions consolider les liens historiques. Nous devons privilégier le dialogue pour d’abord connaître le problème, quelles en sont les causes et surtout pourquoi ils sont là ? Certes, c’est un problème qui doit être traité sur toutes ces formes, de fond en comble, mais après tout, ces deux pays sont des frères. Nous continuons à soutenir nos autorités.
Mariétou Touré, enseignants : « Leurs sorts dépendent de nos autorités »
Les autorités ivoiriennes demandent à nos autorités la libération sans délai de leurs militaires arrêtés. De toutes les façons, ils sont dans nos mains et leurs sorts dépendent de nos autorités.C’est à eux de voir si c’est possible ou pas. Vive le président, nos Famas et que Dieu protège le Mali.
Propos recueillis par Hawa Traoré
Source: L’Observatoire