Après avoir assisté, en 2012, à la liquidation de sa société Sampana-SA, le président directeur général, en l’occurrence Mohamed Sampana se dit prêt à en découdre jusqu’à ce qu’il soit mis dans ses droits. L’homme engagé et déterminé pour l’aboutissement de sa lutte a animé, le vendredi 14 juillet à la maison de la presse, une conférence de presse sur la question.
Créée par lui-même, la société Sampana-SA évoluait dans le domaine d’importation des hydrocarbures au Mali. Avec un total de 109 employés, la jeune société malienne disposait une vingtaine de citernes pour le ravitaillement de nombreuses localités en hydrocarbures. Elle avait un chiffre d’affaires de plus de 20 milliards et générait, en 2009, 4% des recettes douanières du Mali. Le conférencier annonce que sa société occupait la troisième place après Total, une entreprise française au Mali et une autre société chargée d’importation des hydrocarbures dans le pays. « Ma société a été injustement liquidée. Personne n’aime l’injustice. Je veux que justice soit faite et que mes biens soient restitués ». « Ma société a été liquidée parce que la France à travers la station Total au Mali ne pouvait pas me battre en matière de transport et de commercialisation d’hydrocarbures. Mieux, dit-il, personne ne pouvait me battre dans le domaine ». Dans sa cabale ayant commencé en 2009 sous le régime de l’ex-président Amadou Toumani Touré, dit-il, la France a d’abord utilisé l’administration malienne pour créer des problèmes à cette société. Par la suite, argue le PDG, elle a obtenu la liquidation de la société devant le tribunal du Commerce de Bamako. « Elle s’est servie de l’administration douanière et des impôts pour me créer toute sorte de problèmes. Par la suite, dit-il, ma société a été achevée par le tribunal de Commerce de Bamako », déplore Mohamed Sampana. La France s’est également servie de certains cadres des Douanes et des impôts pour, dénonce le PDG, obtenir la présente liquidation. Aussi, le sieur Sampana se plaint de certains de ses travailleurs, notamment ses anciens collaborateurs transitaires qui l’ont trahi en remettant sa société entre les mains de la France. « Mon seul tort a été de trouver un contrat en 2008 pour le ravitaillement de l’aéroport international de Bamako. Seule la station Total sert l’aéroport en hydrocarbures. Mon contrat a été obtenu en raison de la rupture de stocks à ce niveau ». « Quand j’ai commencé les travaux d’installation d’une station à l’aéroport, j’ai été approché par un conseiller se trouvant à l’Ambassade de la France au Mali. C’était pour m’inviter à des négociations en France par des investisseurs qui souhaitaient financer mes travaux », dit-il. Puis d’indiquer qu’il a été d’abord trahi par certains de ses proches à son retour de la France, avant la détérioration de la situation par l’administration (douane et impôts) et la justice. En clair, Mohamed Sampana dénonce que la même justice ait décidé de choisir un représentant de la station Total comme liquidateur de sa société. « Ils ont également saisi mes biens personnels au-delà de cette liquidation. Je ne réclame que justice dans cette affaire, et je continuerais à me battre tant que je vis encore sur cette terre », va-t-il faire comprendre aux Maliens.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS