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AFFAIRE DE LA PLACE DU CINQUANTENAIRE Vaudeville politico-administrato-mafieux au sommet de l’Etat

Mohamed Ali Bathily ministre domaine etat affaires fonciere justiceLe site de la Place du Cinquantenaire est décidément très convoité. Et le Ministre Bathily ignorait qu’il a été devancé dans sa tentative de céder cette parcelle à la société américaine Wipi, comme en atteste une lettre de son collègue de l’Administration territoriale, Abdoulaye Idrissa Maïga.

En donnant une instruction écrite à Madame la directrice des Domines et du cadastre pour donner une suite favorable à l’offre d’achat de la Place du Cinquantenaire par une société américaine, le Ministre des Domines de l’Etat  et des affaires foncières, Mohamed Aly Bathily, ne se doutait pas qu’il avait été devancé en ce qui concerne le sort de cette parcelle tant convoitée.

Pour rappel, le Cabinet Héra Conseils avait transmis au nom de Wipi Group « l’offre d’achat de parcelle pour la construction d’un hôtel à Bamako », par lettre n° 0258/HC/NBI/CTO/06/15 du 25 juin 2015. Et en réponse, le Ministre Bathily, par une instruction écrite adressée à Mme la directrice générale des Domaines et du cadastre, donnait son accord pour le traitement de ce dossier, notamment en ce qui concerne la dérogation aux mesures de suspension du traitement de certaines opérations foncières, conformément à l’Arrêté Interministériel n° 2015-0205/MDEAF-MATD/SG du 02 mars 2015.

Il se trouve que les deux départements ministériels concernés par la prise de décision en ce qui concerne cette dérogation, notamment le Ministère des Domaines de l’Etat et des affaires foncières et celui de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, avaient donné leur accord par Instruction n° 0028/MDEAF-MATD/SG du 01 septembre 2015. Ce qui devait donc permettre de poursuivre le traitement du dossier au profit de Wipi.

Mais c’est  la reculade de la part du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation. Par lettre n° 000173/MAT-SG du 09 octobre dernier- dont « Le Sphinx » a copie, il informe le Ministre Bathily que « la parcelle de terrain objet de cette dérogation fait l’objet d’un Décret d’affectation pour un autre besoin ». Et de poursuivre dans la même correspondance : « Aussi, voudrais-je vous demander de faire vérifier cette information par vos services compétents et le cas échéant prendre les dispositions concrètes qui s’imposent ».

Cette lettre pose en filigrane le manque de sérieux de l’actuelle administration publique car il est inconcevable que le Ministère des Domaines de l’Etat et des affaires foncières ne puisse être informé de la situation exacte de cette parcelle du domaine national. Il a fallu que la Primature s’en mêle, comme révélé par la lettre du ministre de l’Administration territoriale, pour que la situation de ce lopin de terrain soit connu afin de permettre aux deux ministres ayant autorisé la dérogation, de savoir que ladite parcelle «fait l’objet d’un Décret d’affectation pour un autre besoin », comme le précise le Ministre Abdoulaye Idrissa Maïga.

Doit-on aussi retenir que le décret en question a été pris en catimini et par conséquent n’a pas fait l’objet de la diffusion requise pour permettre aux services compétents de l’Etat de s’informer ? Et quel est l’ «autre besoin» ?

En attendant d’avoir une réponse nette à cette question, c’est la preuve, en tout cas, que le régime actuel a mis un trait sur la Place du Cinquantenaire. D’ailleurs, il nous revient que des opérateurs économiques avaient été conviés à s’engager dans la construction de villas cossues en mesure de recevoir les chefs d’Etat à l’occasion du prochain sommet Afrique-France prévu pour l’année 2016.

Le site du Cinquantenaire faisait partie des terrains proposés à cet effet, à côté de sites situés sur la route de Kati et d’autres coins de Bamako. Visiblement, la Place du Cinquantenaire était le seul site intéressant et un jeune chef d’entreprise de la place était prêt à même remblayer des surfaces annexes si on le les lui attribuait, pour y réaliser les constructions souhaitées sur fonds propres. Mais avec des manœuvres subtiles, on a tenté de les orienter vers les autres sites car la Place du Cinquantenaire était déjà dans le collimateur de quelqu’un en tout cas bien introduit dans le cercle du pouvoir. Il fallait tout simplement l’insérer dans un programme du genre pour noyer le poisson. Les hommes d’affaires ne s’étant pas laissé prendre à ce jeu, ce projet ne pouvait aller loin. C’est pour dire que cette parcelle si bien située, parce qu’au cœur de la ville et sur les berges du fleuve Niger, fait l’objet de toutes les convoitises. Connues et insoupçonnées !

S’agissant de l’offre de Wipi Group à qui est prêtée l’intention d’acquérir ce terrain pour y construire un hôtel, il nous revient que le patron de cette entreprise, Albino,M. Abouj, est un jeune homme d’affaires de 36-37 ans. Cet Américain proche de la famille Bush, est originaire du Sud Soudan. Très riche, il détient un carnet d’adresses très fourni et a investi dans plusieurs pays africains, notamment en Afrique du sud et au Kenya.

 

 

 

Les portraits d’Albino et Karim au siége de  PYC à Johannesbourg

Au Mali, il est proche de la famille IBK, notamment Karim Keïta. Les deux se retrouvent d’ailleurs dans une organisation appelée «Panafrican Young Council». Albino en est le Président et Karim Keïta l’un des vice-présidents. Albino et Mouhamadou Camara, ex-ministre de la Communication, avaient même conseillé à Karim de ne pas se présenter aux législatives. C’est dire que les deux hommes se connaissent bien et depuis longtemps.
Une de nos sources a contacté Albino qui précise que la parcelle lui a été proposée et il n’est pas question pour lui d’y construire un centre commercial (comme écrit dans des documents officiels). Le projet concerne uniquement un hôtel de quatorze étages. Il a confié la gestion du dossier à l’avocate Nadia Myriam Biouélé du cabinet Héra conseils. Cette dernière, proche de la famille présidentielle, lui a été présentée par le même Karim Keïta.
Mais que tout le monde se le tienne pour dit : Albino, conseillé par les autorités américaines qui suivent bien ce qui se passe au Mali, aurait décidé  de ne verser aucune rétro commission et l’argent des transactions irait directement dans les caisses du Trésor. Voilà qui est bien sage !

Source : Bamada.net 

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