Une décennie durant, la région de Kidal est hors contrôle de Bamako du fait d’individus armés qui se sont manifestés à visage découvert comme ennemis du Mali, mais aussi de la trahison de certains frères. C’est pourquoi après la prise de Kidal le 14 novembre dernier, des opérations sont en cours pour démasquer tous les auteurs et complices.
Si l’affaire de Kidal a duré plus d’une décennie, c’est parce que les assaillants recevaient de mains fortes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. C’est pourquoi après le départ forcé de la France et des autres forces étrangères regroupées au sein de la mission Onusienne (Minusma), la fameuse base arrière de Kidal n’a pas résistée une semaine malgré que d’importantes quantités de matériels des casques bleus sont tombées entre les mains des groupes armés terroristes. Plusieurs fois, l’armée malienne a neutralisé des terroristes en possession de ces engins que la Minusma a dit avoir détruits, souvent bourrés d’explosifs. Conscients de la puissance de feu du nouveau dispositif de l’armée malienne et de l’inexistence totale de retranchements, beaucoup de ces déserteurs pour la cause de la rébellion séparatiste du Nord ont refoulé leur tenue rouillée, souvent sans béret, ceinture ou galons avec pour but de revenir à l’effectif. Bien qu’en position de force, l’armée républicaine du Mali, parallèlement à combat contre le terrorisme et l’extrême violent n’a pas fermé sa porte à ses fils égarés, puisqu’avant tout l’objectif n’est autre que le Mali un et indivisible et tous ceux qui reconnaissent sa forme républicaine et laïque.
Après les ennemis armés visibles, place maintenant à ceux à qui le Mali a tout donné, mais qui par leur nature d’éternels insatiables ne manque d’occasion pour brader ou troquer l’honneur et l’intégrité territoriale du Mali.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS