Bismil’ahi, rahamane, rahimi,
Allahoumma çalli alâ Mouhammadine
wa alâ âli Mouhammadine wa sallim.
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs les chefs d’institution,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Monsieur le Vérificateur Général,
Excellence Monsieur le Doyen du Corps diplomatique,
Excellence Monsieur l’Ambassadeur du Canada,
Mesdames et Messieurs du Bureau du Vérificateur Général,
Mesdames et Messieurs, en vos grades et qualités, tous protocoles observés,
Je vous sais gré, Monsieur le Vérificateur Général, du souci que vous avez, face l’ampleur de ce que vous avez qualifié d’ « incontestable gâchis » et de « désastre innommable ».
Oui, en effet, Monsieur le Vérificateur général, il n’y a pas de mot à la hauteur de l’exaspération pour qualifier l’improbité, telle qu’elle a cours dans notre pays et telle que vous l’avez si éloquemment décrite dans votre rapport.
Comment imaginer, qu’au cours de l’année 2012,
• pendant que notre Nation touche le fond par le biais d’une crise sans précédent,
• pendant que la République vacille, alors qu’une conspiration narco-terroriste s’abattait sur notre pays, jetant sur les routes de l’exil et de la désespérance de centaines de milliers de nos compatriotes,
• pendant que la communauté internationale nous venait en appui,
Comment pouvait-on imaginer que des agents, commis pour gérer les maigres ressources de l’Etat, tranquillement, toute dignité bue, aient pu s’adonner à la fraude, la mauvaise gestion, le détournement de deniers publics, à une si grande échelle ?
Comment, dans les conditions qui étaient celles du Mali de 2012, des Maliens, qui devraient avoir souci du Mali, qui devraient avoir pitié du Mali, qui devraient faire preuve de compassion pour les réfugiés des camps, les déplacés de tous nos villes, les flagellés, les amputés et les lapidés du Nord de notre pays, aient pu ainsi détourner près de 50 milliards de nos francs ?
Mesdames, messieurs,
Comprenez donc que je ne puisse comprendre, que je ne puisse accepter, que je ne puisse tolérer, a fortiori, être complaisant à l’égard de cette immonde corruption qui gangrène la gestion de l’Etat.
C’est pourquoi, loin d’une rengaine, je le dis avec force conviction, je suis déterminé de toute mon âme à organiser implacablement la lutte contre la corruption sur la base d’un principe intangible : « TOLÉRANCE ZÉRO », sans aucune exception. Le Mali a trop longtemps saigné, il est temps d’arrêter l’hémorragie.
Monsieur le Vérificateur Général,
Je voudrais vous remercier, vous et votre équipe, d’être du combat pour un Mali mieux géré. Un Mali plus intègre, où l’argent des hôpitaux va aux malades et où l’argent de l’école est utilisé pour mieux éduquer nos enfants, dans un impitoyable contexte de concurrence régionale et mondiale.
La loi qui vous créée, Monsieur le Vérificateur Général, vous fonde à être, au-delà des audits de régularité, de sincérité ou de performance, à être une sorte d’agence de promotion du bon exemple.
Dénoncer la mauvaise gestion est certes de vos missions, mais faites aussi en sorte également que la bonne pratique, les institutions ou structures acquises à la transparence, à l’efficacité et l’efficience soient mises en relief, connues de nos compatriotes, saluées et célébrées.
Pour ma part, je vous le redis ici : nul ne sera au dessus de la loi.
Nul ne s’enrichira impunément sur le dos du Mali.
Nul ne se soustraira à l’obligation de rendre compte.
C’est la loi d’airain des pays de progrès.
C’est ce pays que j’ai promis.
C’est ce pays qu’il m’incombe de délivrer.
Merci pour le travail, chers vérificateurs.
Courage, courage ! Vous avez mon soutien.
Je vous remercie.
Presidence de le republique