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Adoption de la résolution de fin de mandat de la MINUSMA : Certains pays regrettent cette décision de Bamako.

Après dix ans d’existence, ce matin, le Conseil de sécurité a décidé de mettre fin au mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) à partir du 30 juin 2023. Il a demandé à la mission de commencer immédiatement la cessation de ses opérations, le transfert de ses tâches, ainsi que la réduction et le retrait de son personnel, afin que le processus soit achevé d’ici au 31 décembre 2023.

En adoptant à l’unanimité la résolution 2690 (2023), le Conseil de sécurité a également décidé que la MINUSMA serait autorisée, jusqu’au 30 septembre 2023, à répondre aux menaces imminentes de violence contre les civils et à contribuer à l’acheminement de l’aide humanitaire sous la direction de civils.

La résolution, présentée par la France, précise en outre que la liquidation de la MINUSMA commencera le 1er janvier 2024 et qu’une unité de garde sera maintenue pendant cette période afin de protéger le personnel, les installations et les biens de la Mission.

À l’instar des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Équateur, du Brésil et de la Suisse, le Japon a jugé regrettable le retrait de la MINUSMA, compte tenu des nombreux défis auxquels le Mali et la région continuent de faire face. Comme de nombreuses autres délégations, il a appelé le gouvernement de transition du Mali à respecter l’accord sur le statut des forces jusqu’au départ du dernier élément de la Mission. La Suisse et le Royaume-Uni se sont également inquiétés d’un calendrier de retrait précipité, ce dernier estimant que le Conseil de sécurité devait être prêt à le revoir si nécessaire, afin d’accorder suffisamment de temps pour assurer un retrait sûr et ordonné.

Saluant le “rôle fondamental” joué par la MINUSMA pour sécuriser le Mali face à d’énormes défis sécuritaires, le Ghana, au nom des A3 (Gabon, Ghana et Mozambique), a appelé à ne pas considérer le retrait de la Mission comme la fin de l’engagement de la communauté internationale. “Le Mali aura besoin de son soutien pour combler les lacunes créées par le départ de cette présence internationale”, a-t-il insisté, évoquant la mise en œuvre du calendrier électoral.

Dans le même sens, l’Équateur a rejoint l’Albanie et Malte pour appeler le gouvernement de transition malien à respecter l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et à garantir la tenue d’élections transparentes, libres et inclusives en vue de la restauration d’un pouvoir civil et démocratique d’ici mars 2024.

Adoptant une position plus tranchée, les États-Unis ont qualifié les mesures prises par les autorités de transition ces derniers jours pour bloquer les importations de la MINUSMA d’”inacceptables”, avertissant qu’elles pourraient compromettre la sécurité des Casques bleus. La délégation s’est également inquiétée des risques de détournement des matériels et des avoirs de la MINUSMA au profit d’organisations extrémistes ou du groupe Wagner.

La Fédération de Russie s’est félicitée de la décision du Conseil de sécurité de répondre unanimement à la demande du Mali, soulignant que celui-ci avait pris une décision souveraine pour assurer la sécurité et la protection de sa population civile.

Estimant que la Mission n’avait pas atteint son objectif fondamental d’appuyer les efforts du gouvernement pour la sécurisation du pays, le Mali a assuré pour sa part que son gouvernement veillerait au respect des engagements pris quant aux dates du processus de retrait. La délégation a en outre regretté que le Conseil continue de considérer la situation au Mali comme une menace contre la paix et la sécurité internationales, en dépit des résultats obtenus par les forces armées maliennes sur le terrain, et du “retour à l’ordre constitutionnel”, notamment grâce à l’organisation réussie, le 18 juin 2023, d’un référendum consacré à ce sujet.

Le Mali avait demandé le retrait “sans délai” de la MINUSMA le 16 juin dernier.

Ahmadou Sékou KANTA

Source :  LeSoft

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