La salle de conférence de la DNAPS porte désormais le nom de ce vaillant surveillant à la MCA, assassiné le 16 juin 2014 par le terroriste Mohamed Aly Ag Wadoussène, lors de son évasion
La salle de conférence de la direction nationale de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée (DNAPS) porte désormais le nom de l’ancien surveillant de prison à la Maison centrale d’arrêt de Bamako (MCA), feu l’adjudant Kola Sofara, assassiné le 16 juin 2014 par le terroriste Mohamed Aly Ag Wadoussène lors de son évasion à la MCA.
L’infrastructure a été inaugurée mercredi par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mme Sanogo Aminata Mallé. C’était en présence du directeur de la DNAPS, Yaya Koné, des autorités judiciaires, de la veuve du disparu, Mme Sofara Badji Touré, et de ses 4 enfants. L’inauguration de la salle « Kola Sofara » s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la Semaine du détenu qui se déroule du 9 au 14 décembre. Après l’exécution de l’hymne national, une minute de silence a été observée à la mémoire de tous ceux qui sont tombés au champ de l’honneur pour la défense de notre pays contre le terrorisme.
Kola Sofara était né en 1967 à Sofara dans le cercle de Djenné. Il fit ses études fondamentales au Groupe scolaire de Bandiagara où il obtint son DEF en 1986. Il entra l’année suivante à l’Institut polytechnique rural de Katibougou où il décroche un brevet de technicien supérieur en agronomie en 1990. Engagé volontaire à la gendarmerie nationale en 1993, le destin a conduit Kola Sofara à l’administration pénitentiaire en 1996 en qualité de sergent des services pénitentiaires et de l’éducation surveillée.
« Quand nous avons appris la libération de Mohamed Aly Ag Wadoussène, l’auteur de l’assassinat de Kola Sofara, nous étions choqués et déçus. Mais le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, nous avait dit que la mort du terroriste n’était qu’une question de semaine. Et quand nous avons appris que Wadoussène a été tué, nous étions soulagés. Avec la salle de conférence de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée qui porte le nom de Kola Sofara, nous pouvons dire que la mort de notre frère a été héroïque. Nous sommes très fiers que l’État honore et réhabilite sa mort », s’est réjoui Sidi Sofara, son grand frère.
L’inauguration de la salle Kola Sofara, a précisé le président de la section syndicale des surveillants de prison, Abdoulaye Fofana, s’inscrit dans un contexte réel de reconnaissance consacrant l’immortalité de leur compagnon d’armes qui a perdu la vie en rendant service à la nation. Le fil existentiel de Kola Sofara a été tranché dans des circonstances tragiques. L’acte odieux qui a ravi l’homme à notre affection a définitivement fermé les parenthèses d’une carrière prometteuse regrette-t-il. « L’initiative de ce baptême nous réconforte dans nos tâches quotidiennes, car elle rappelle à chaque instant que la patrie veille sur ses enfants. Cette salle qui porte désormais le nom de notre ancien collègue, feu Kola Sofara, rappellera à tous ceux qui passeront devant elle et franchiront son seuil le sacrifice d’un homme pour la cause de la tranquillité sociale. La décoration à titre posthume et ce baptême feront de notre regretté compagnon une référence pour ses contemporains et la postérité », a déclaré Abdoulaye Fofana. « Quand tu ne peux pas t’empêcher de venir au monde, tu ne peux pas refuser de partir. Soldat assidu, rigoureux, de principes, fidèle et dévoué aux principes républicains de l’État, sois à jamais remercié. Tes compagnons d’armes retiendront ta force de conviction que l’avenir est au travail, ton courage, ta détermination, ton engagement, ton souvenir, ton bonheur, tes rhétoriques, ta passion, ta ténacité, ton audace et ta bravoure d’avoir osé affronter un terroriste sans foi, ni état d’âme, armé d’un pistolet automatique. Oui, Kola Sofara, tu as préféré la mort à la honte », a commenté Yaya Koné.
Reconnaissant en l’adjudant, un grand homme de la lignée de ceux qui font l’histoire, le ministre de la Justice a estimé que Kola Sofara avait servi l’État avec loyauté et conviction. « La famille Sofara a perdu un fils valeureux. Le Mali a perdu un grand serviteur de l’État. Tu nous manqueras et demeureras pour nous tous le modèle, le bon exemple, la référence et la lumière. Mon département, tes compagnons d’armes, tes supérieurs et tes amis resterons soudés autour de ton idéal et exprimons notre plus profonde compassion », a assuré Mme Sanogo Aminata Mallé.
S. Y WAGUE
